« Seul le terrain
en gazon synthétique a été réceptionné», nous ont déclaré jeudi à l'APC de
Constantine des sources bien au fait du dossier de construction du stade
Benabdelmalek-Ramdane. Pour des raisons évidentes de non-habilitation, nos
interlocuteurs nous ont demandé de ne pas citer leurs noms avant d'expliquer le
retard, encore un, que vient d'accuser la réception de cette importante infrastructure
sportive qui a été, rappelons-le, complètement reconstruite après sa démolition
en 2010 pour ouvrir la voie au passage de la ligne du tramway.
Deux jours avant
le début de la Coupe du Monde, ont indiqué nos interlocuteurs, les
représentants de l'APC, des élus et des techniciens sont allés sur le site pour
prendre livraison de l'enceinte sportive afin d'installer des écrans géants
pour permettre à la population de suivre en direct les matchs de cette
compétition. Et ils ont constaté qu'il y avait beaucoup de réserves à faire,
notamment au niveau des vestiaires, des bureaux, qu'il y avait des endroits qui
sont dépourvus du système de climatisation, que la peinture des vestiaires
laisse à désirer, etc. D'autre part, sur la façade du stade qui donne sur la
rue Kaddour Boumeddous, des fenêtres ont été placées à quelque 50 centimètres
seulement du sol, sur une chaussée piétonne. Et cette anomalie a été remarquée
auparavant et signalée aux constructeurs de la société italienne Pizarotti par
l'intermédiaire du maître de l'œuvre, l'Entreprise du métro d'Alger (EMA), en
recommandant le placement de barraudage de sécurité. Mais cela n'a pas été
fait. En outre, il a été constaté que les traverses métalliques qui soutiennent
la toiture du stade n'ont pas bien été fixées avec des écrous et des
contre-écrous, de sorte que des écrous ont lâché. Aussi, les représentants de
la municipalité ont refusé de prendre livraison de cette infrastructure. C'est
alors que les représentants de Pizarotti leur ont signifié qu'ils ne pourront
pas leur remettre les clefs du stade pour placer les écrans. Contraints et
forcés, les responsables ont dû signer un procès-verbal de remise des clefs
tout en consignant les réserves formulées et en demandant un délai pour la
levée de ces réserves. Les deux parties se sont entendues alors sur un délai de
20 jours pour lever les réserves et procéder à la réception définitive du
stade. Mais voilà que mardi dernier 24 juin, à 5h du matin, un incendie s'est
déclaré dans les vestiaires du stade. Le gardien qui avait vu les flammes
prendre une certaine ampleur, s'est empressé de donner l'alerte en prévenant la
permanence du cabinet du wali située à une centaine de mètres du stade. Les
pompiers ont été alertés et sont arrivés aussitôt pour éteindre l'incendie.
C'est alors, diront nos informateurs, qu'ils ont constaté la présence dans les
vestiaires des matières inflammables qui y étaient entreposées là sans aucune
mesure de sécurité préventive: un groupe électrogène, des bouteilles de diluant
et des pots de peinture jetés pêle-mêle, etc., et l'on a été conduits à penser
que l'incendie avait été provoqué certainement par une étincelle provenant
d'une masse électrique ou d'un court-circuit qui aurait touché les produits
cités. Les dégâts sont plus ou moins importants et nos interlocuteurs les ont
localisés au niveau d'une salle de musculation qui a été très affectée par le
feu, ainsi qu'au niveau des plafonds des vestiaires, et pensent que toute
l'installation électrique des vestiaires doit être refaite. Si bien que la
réception définitive du stade a été encore une fois retardée et doit être
renvoyée à une date ultérieure, pense-t-on.