L'hydre de la drogue ne cesse d'étendre ses tentacules pour piéger de
plus en plus de jeunes en Algérie. La tentation et le plaisir restent derrière
un nombre important de cas de consommation de la drogue sous ses différentes
formes. A l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre la toxicomanie,
célébrée cette année sous le thème «Vivez bien, vivez sans drogue», la
direction de la santé et de la population a organisé, jeudi, une rencontre sur
l'addiction. La rencontre a eu lieu au niveau du centre de l'Etablissement
hospitalier spécialisé en psychiatrie de Sidi Chahmi. A Oran, comme dans les
autres wilayas du pays, notamment dans la région ouest, le nombre de
toxicomanes se multiplie d'année en année, alors que les centres de prévention
et de désintoxication existants sont incapables de les prendre en charge. Selon
des chiffres communiqués par la direction de l'Etablissement spécialisé en
psychiatrie de Sidi Chahmi, près de 3.300 toxicomanes ont été examinés du 1er
janvier 2013 au 31 mars 2014, dont près de 370 ont été hospitalisés pour une
cure de désintoxication, soit une moyenne de 7 cas par jour. Les patients sont
âgés entre 17 et 58 ans. En effet, pour l'année dernière, 2.587 personnes ont
été examinées et 284 ont été admises. Selon le même bilan, durant le premier
trimestre de l'année en cours, le nombre des consultations a atteint les 661
cas dont 801 ont été hospitalisés. Cette structure sanitaire, couvrant
principalement la partie ouest du pays, enregistre, depuis 2012, une forte
demande de toxicomanes de différentes wilayas du pays. Pour le seul mois de mai
dernier, elle a pris en charge 41 toxicomanes. Par ailleurs, le Centre de lutte
contre la toxicomanie de Sidi Chahmi est encadré par 19 agents dont des
psychologues et six infirmiers. Il n'accueille que les toxicomanes désirant une
thérapie. Toutefois, le centre ne peut répondre à toutes les demandes eu égard
à sa capacité d'accueil limitée à 25 lits dont cinq réservés aux femmes. La
wilaya d'Oran dispose de deux centres intermédiaires à Haï Colonel Lotfi et à
Yaghmoracen. L'ouverture d'autres structures à Oran et dans les autres wilayas
ne serait que bénéfique pour la bonne prise en charge des toxicomanes. Selon
une étude de l'Office national de lutte contre la toxicomanie, pas moins de 45%
des lycéens à l'échelle nationale ont consommé de la drogue. Ainsi, 35% ne sont
pas considérés comme dépendants puisqu'ils ont déclaré aux enquêteurs n'avoir
consommé ces substances nocives qu'«occasionnellement, juste par curiosité et
pour le plaisir». Les chiffres avancés donnent froid dans le dos. La substance
la plus utilisée chez ces lycéens est le cannabis avec un taux de consommation
de 71%, puis vient la colle qu'ils inhalent avec un taux de 10%. 6% de cette
catégorie consomment des psychotropes, alors que 6% consomment des solvants
différents tels que les colles à séchage rapide, les carburants comme la
gazoline et autres diluants.