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![]() ![]() ![]() ![]() La formation des
journalistes semble être pour le ministère de la Communication une priorité
dans le processus de professionnalisation ainsi que l'organisation de la
profession. Un cycle de cette formation a commencé jeudi dernier par
l'invitation d'un journaliste français à l'expérience riche dans le domaine de
l'investigation et l'enquête journalistique.
Le but visé par ce cycle de formation consiste à faire part de l'expérience journalistique de personnes ayant fait leurs preuves dans le métier, à l'image de Pierre Péan qui a donné une conférence sur l'investigation journalistique mais surtout sur ce qu'exige l'investigation sans tomber dans la diffamation. Ses enquêtes publiées ont fait scandale dans son pays en raison de leur gravité. Mais le sujet qu'il développera, au cours de sa conférence de jeudi, est surtout lié à la «façon de faire» de ce journaliste de 76 ans. La conférence organisée à la salle du palais de la culture à Alger a drainé de nombreux journalistes de la presse nationale qui se sont déplacés pour s'imprégner de la longue expérience du conférencier relative au «journalisme d'investigation». Le journaliste français, Pierre Péan, a réalisé plusieurs enquêtes à scandale qui ont bouleversé au moment de leur parution des politiques ou des lobbys de l'argent. Il s'attellera lors de sa communication à démontrer que son travail consiste essentiellement à reconstituer des affaires inconnues à partir de sources connues et qu'il ne cherche pas le scoop qui, explique-t-il, «est un dérivé de l'enquête». P. Péan dit ne pas aimer le qualificatif de journaliste dit d'«investigation» et affirme y «résister». Il estime que le métier de journaliste n'est pas d'être un attaché de presse du juge ni celui de la police et c'est le point de départ pour lui de s'étaler longuement sur les précautions que doit prendre le journaliste dans son travail d'investigation. Il indiquera qu'il faut d'abord avoir la qualité requise pour mener une enquête autant qu'il faut une culture sur le sujet de l'enquête, doublée d'une curiosité permanente car l'objectif étant de «trouver» et «d'arriver à un résultat». «Diffamer», «insulter», ce sont là les plus graves tentations que le journaliste enquêteur doit éviter dans son travail. Le journaliste est «un délégué des citoyens» et ne peut être au-dessus de la loi. Le journaliste, affirme-t-il, n'est ni éditorialiste ni un moraliste pour interpréter des informations en leur donnant un contenu selon ses désirs. «Ce n'est pas le rôle du journaliste enquêteur», dira-t-il. Des questions sur les manipulations dans la presse, sur les lobbies d'influence, liens du journaliste avec les services de sécurité... Plusieurs questions ont été posées au conférencier qui fera de son mieux pour y répondre. Hamid Grine, ministre de la Communication, organisateur de cette formation, indiquera que d'autres formations suivront. |
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