Du rêve à la
réalité, la troupe à Vahid Halihodzic a su saisir sa chance en terre
brésilienne en passant ce cap psychologique du second tour qu'on aurait pu
atteindre il y a trente-deux ans en Espagne sans ce match de la «honte» Allemagne
- Autriche qui a fait couler beaucoup d'encre mais qui aura valu aux camarades
de Madjer la reconnaissance à l'échelle mondiale grâce à un football technique
et des joueurs de qualité qui ont fait chuter un certain 16 juin 1982 le
finaliste de l'épreuve, cette équipe d'Allemagne de Jupp Derwal qui n'a pas cru
en ses yeux de voir les Belloumi, Madjer, Assad, Dahleb, Zidane, Fergani,
Kourichi, Merzekane, Cerbah, pour ne citer que ceux-là, voler la vedette aux
Breitner, Rumminige ?qui n'en croyaient pas leurs yeux eux qui avaient trop tôt
crié victoire sitôt le tirage au sort connu. Mais en football, seule la réalité
du terrain compte et le jour «J» ce furent les Allemands qui furent tournés en
dérision eux qui ont manifesté tant d'orgeuil à l'encontre des camarades du
capitaine Fergani qui attirèrent la sympathie du monde du football.
Le football
algérien inconnu jusque-là dans le concert internationnal post-indépendance est
entré dans la cour des grands, les Belloumi , Madjer? qui éclaboussèrent par leur
classe partenaires et adversaires ont ouvert la voie à d'autres générations qui
ont fait de l'épopée 1982 leur référence. Trente-deux ans après, les camarades
de Bougherra qui n'ont pas vécu cette épopée, débarquèrent eux aussi au Brésil
dans la peau d'un petit Poucet, la Belgique et la Russie données par la
quasi-totalité des spécialistes du groupe H comme les favoris logiques tout
comme les bookmakers qui ont perdu gros à l'occasion, certains pariant 1000
contre 1 quant à un exploit de l'Algérie. Et pourtant cet exploit a eu lieu
pour les Verts qui ont quelque peu vengé leurs aînés de 1982 loyalement balle
au pied en figurant dans le top 16 de ce Mondial 2014 au moment où de grandes
nations n'y figurent pas à l'image du tenant l'Espagne, l'Italie, l'Angleterre,
le Portugal. Outre cet exploit retentissant, les protégés de Vahid Halilhodzic,
l'un des artisans de cette métamorphose, malgré les nombreuses critiques, ont
fait honneur au continent africain qui n'a jamais placé deux représentants en
huitièmes de finale. Donc chapeau bas à cette génération de joueurs qui
pourraient nous valoir beaucoup de satisfactions à l'avenir pour peu qu'ils
continuent sur cette lancée et à faire preuve d'humilité.