La sélection nationale a réussi jeudi à l'Arena da Baixada de Curitiba le plus grand exploit de son histoire en se qualifiant pour la toute première fois en quatre participations aux huitièmes de finale d'une Coupe du Monde. La performance est énorme au point d'éclipser en terme de fierté pour les Algériens celle réalisée en 82 en Espagne contre l'Allemagne par le team de rêve des Madjer, Belloumi, Assad et consorts.

Pour la quatrième participation au Mondial de leur équipe nationale, les Algériens ont rêvé que celle-ci ne se contente pas seulement de faire bonne figure, mais de créer l'exploit de passer au second tour de la compétition. Son entame du Mondial contre la Belgique les a fait douter qu'elle puisse y parvenir. Son magnifique ressaisissement contre la Corée du Sud les a convaincus qu'elle a les capacités de concrétiser leur attente. Ce qu'elle a prouvé avec le match contre la Russie. Le coup de sifflet final de ce match qui a vu les « Fennecs » s'assurer leur place aux huitièmes de finale a libéré les Algériens du stress et de l'angoisse qui ont été leur lot tout au long de cette première phase du Mondial.

Une immense fierté les a submergés qu'ils ont exprimée sans tenir compte des fielleux commentaires sur les probables récupérations politiciennes dont ferait l'objet l'exploit de la sélection nationale. Loin de s'intéresser à ces commentaires « rabat-joie », le citoyen lambda savoure sans retenue le droit qu'a arraché son équipe et de fort belle manière de figurer désormais parmi la crème du football mondial. Qui le croyait possible il y a quelques mois à peine.

Les « doctes » spécialistes ès questions footballistiques nous ont savamment expliqué que la sélection coachée par Vahid Halilhodzic n'avait pas le potentiel pour réussir le challenge qu'il lui a assigné. Ils les ont férocement brocardés à chaque faux pas qui a jalonné leur parcours en vue de la qualification pour le Mondial. Halilhodzic a été la cible d'inqualifiables attaques, certains des joueurs ont été accusés d'avoir un patriotisme purement mercantile. Les mêmes tressent maintenant à ce Halilhodzic et à ces joueurs des couronnes de laurier avec une courtisanerie outrecuidante.

A Vahid et à l'ensemble de la sélection nationale, les Algériens disent simplement et du fond du cœur merci pour avoir fait honneur à l'Algérie, merci pour la joie qu'ils leur donnent. Ils ont mis tant de pugnacité à vouloir réaliser l'espoir mis en eux par les Algériens qu'ils sont parvenus à les convaincre qu'ils peuvent faire encore mieux qu'être passés aux huitièmes de finale. C'est un autre rêve que les Algériens voudraient les voir rendre réalité, celui de « venger » leurs illustres prédécesseurs de 82 en renvoyant chez elle en huitièmes de finale l'équipe allemande. Pourquoi ne pas croire que c'est pour qu'il en soit ainsi que le destin footballistique a fait en sorte que l'Algérie et l'Allemagne se rencontrent à ce niveau.

C'est en tout cas sans complexe et avec le sentiment de la mission accomplie envers l'Algérie que la sélection nationale et son entraîneur aborderont l'obstacle allemand. Ce qui mentalement constitue un stimulant qui pourrait bien s'avérer déterminant. One, two, three viva l'Algérie, tout le temps et toujours.