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Ulcéré par l'admission en 1982 en son sein par l'OUA de la
République arabe sahraouie démocratique (RASD), le roi du Maroc, le défunt
Hassan II, avait spectaculairement claqué la porte de cette organisation en
1984 en la qualifiant d'organisation « tam-tam ». Le Maroc ne fait pas de même
partie de l'Union africaine ayant pris la relève de l'OUA.
Cependant après avoir ignoré un temps l'organisation panafricaine, le royaume a entrepris ensuite de tenter de l'emmener à revoir sa position sur le dossier du Sahara Occidental. Pour ce faire, la diplomatie marocaine use d'une stratégie à double volet. Celui des contacts bilatéraux avec des Etats africains susceptibles d'être réceptifs à la thèse du royaume en échange de ce qu'il s'engage à leur offrir comme contrepartie économique, financière ou parfois même militaire. Celui également d'un travail de lobbying qu'exercent en coulisse des sommets africains les délégations étoffées et de haut niveau que Rabat dépêche systématiquement à l'occasion de leur tenue. En prévision du 23ème sommet de l'Union africaine dont les travaux préparatoires ont débuté à Malabo, la capitale de la Guinée équatoriale, le Maroc a à l'évidence de frapper un grand coup contre le maintien de la RASD au sein de l'organisation. Le roi Mohamed VI lui-même a pris part à son organisation en accomplissant un périple subsaharien pour essayer de convaincre les chefs d'Etat des pays visités à plaider la cause marocaine et le retrait à la RASD de sa reconnaissance par l'organisation continentale. De même, Malabo verra l'arrivée d'une imposante délégation marocaine chargée de relayer et tenter d'élargir le travail courtisan entrepris par son monarque. Il faut s'attendre par conséquent que la question de l'appartenance de la RASD à l'Union africaine soit remise sur le tapis durant le sommet de Malabo par les Etats traditionnellement acquis à la cause du royaume marocain et ceux dont le roi a pu circonvenir les dirigeants au cours de son périple africain. Le Maroc s'emploie à faire feu de tout bois pour obtenir le retrait de la RASD de l'Union africaine. Une telle décision aurait pour le monarque et la diplomatie du Maroc valeur de contre-feu pour les pressions qui s'exercent sur le Maroc exigeant de lui qu'il cesse de tergiverser sur la reconnaissance au peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination tel que le lui reconnaît la communauté internationale. Un revirement de l'Union africaine comme veulent y croire le monarque et les diplomates marocains serait effectivement la planche de salut rêvée pour leur Etat qu'ils savent être au banc des accusés avec le procès instruit contre lui par les organisations humanitaires internationales et les associations de défense des droits de l'homme et en voie d'être mis en demeure à l'ONU de se conformer à la légalité internationale. L'Union africaine se déconsidérait en se montrant sensible au travail de lobbying marocain. Elle le sera d'autant plus que le contexte international plaide en faveur de la cause sahraouie qui enregistre des adhésions encore plus larges y compris parmi les puissances extra-africaines. C'est ce que l'Algérie dont la diplomatie a retrouvé des nerfs doit faire comprendre à l'occasion du sommet de Malabo. Tous les amis africains de la RASD ont la même mission en l'occurrence qui est d'empêcher que l'Union africaine justifie le qualificatif méprisant d'organisation «tam-tam» que lui a craché feu Hassan II et que fait sien à l'évidence son héritier. |
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