Trois des cinq propriétaires des locaux commerciaux du square Hadj-Ali,
plus connu comme « Dounia Ettaraêf », qui contestent toujours la démolition de
leurs échoppes décidée par l'APC, en prévision de l'évènement de « Constantine,
capitale 2015 de la culture arabe », ont introduit hier un recours auprès de la
justice pour exiger l'arrêt des travaux. Travaux qui ont été lancés samedi
dernier et qui consistent en un aménagement de tout le square qui se situe en
plein cœur de la ville et que l'APC veut relooker totalement en prévision de la
manifestation culturelle de 2015. Dans cette perspective et pour aménager cet
espace qui abrite pas moins de 15 commerces (kiosques, cafétérias, etc.) la
municipalité a passé un marché avec la majorité des commerçants pour procéder
aux démolitions et aménagement nécessaires en leur offrant en contrepartie des
locaux neufs en dur ou en bois de qualité supérieure. Les propriétaires
contestataires font valoir leur refus du marché passé entre l'APC et les autres
commerçants par le fait que ces derniers sont surtout des locataires, alors que
eux sont propriétaires de locaux en dur avec terrasse de plus de 150 m2 dont la
valeur dépasse de beaucoup le montant des indemnisations en bois de qualité
supérieure. Et nos interlocuteurs de souligner « l'impossibilité de trouver un
terrain d'entente avec l'APC, avec notamment la toute récente proposition qui a
consisté à nous compenser par un local en dur, à savoir l'ancien café du club
du CSC qui est situé à la gare routière SNTV en face du stade Hamlaoui que nous
avons accepté mais qui a été retirée tout de suite après intervention du maire
lui-même ». « Face à cette impasse nous nous voyons contraints de recourir à la
justice et demandons audience au procureur pour le mettre au courant de cette
injustice caractérisée. Nous allons lui demander d'ordonner l'arrêt des travaux
et de nous rétablir dans notre droit, car si nous continuons à exercer c'est
sans le gaz et sans l'eau que les services concernés ont déjà coupés »,
disent-ils. Questionné sur ce sujet, l'un des vice-présidents de l'APC chargé
des réalisations qui a participé aux négociations entre l'APC et les
commerçants, Mr Boutaghane, dira qu' « il est vrai que nous avons proposé aux
contestataires de les indemniser en locaux en dur à la gare routière en face du
stade, mais cette proposition a été finalement retirée pour la simple raison
que les deux gares routières, est et ouest, seront concernées dans deux mois au
maximum par des travaux d'aménagement et qu'il ne serait pas normal d'attribuer
pour ensuite demander aux occupants de vider les lieux ». Il estimera par
ailleurs qu'il est de leur droit de saisir la justice et qu'en tout état de
cause les locaux ne seront pas concernés par les démolitions à brève échéance,
même si l'accès devient difficile et qu'ils ont tout le temps de revoir le
maire ou le wali pour trouver une autre solution.