«Avec une réserve
d'eau de 5 milliards de mètres cubes (soit un taux de remplissage de 81 % des
barrages) l'Algérie a pris toutes ses dispositions pour faire face à une
éventuelle sécheresse», a annoncé avant-hier le ministre des Ressources en eau,
M. Mohamed Necib, lors de la visite de travail qu'il a effectuée à Blida.
Dans le même
cadre, le ministre rappelle que les eaux souterraines ont connu une certaine
régénération pour la région centre, en assurant qu'il n'y a pas de sécheresse
en Algérie et que ce sont surtout les agriculteurs de la région ouest du pays
-qui n'ont pas irrigué- qui crient à la sécheresse. Pour l'alimentation en eau
potable, le ministre rappelle que la majorité des wilayas ont un taux de
couverture de 75 % des besoins de ses citoyens, même s'il reconnait que
certaines accusent toujours un déficit. Le manque enregistré çà et là en
matière d'alimentation en eau potable revient, selon M. Necib, «à la vétusté du
réseau d'AEP et aux différentes opérations de réhabilitation dont il fait
l'objet». Il continue en précisant que «pour arriver à une alimentation H24 en
eau, il faut avoir un réseau de distribution fiable et performant ainsi qu'une
bonne gestion et nous comptons atteindre cet objectif dans une année environ
dès que nous aurons terminé l'opération de mise à niveau». Revenant à la région
ouest du pays, le ministre rassure les habitants et les fellahs en annonçant
qu'il n'y a rien à craindre de la sécheresse ou du manque d'eau puisque
l'alimentation en eau potable sera renforcée dans les deux mois qui suivent par
un apport supplémentaire de 500 000 m3 d'eau à partir du barrage de la Macta et
de 200.000 m3 à partir de celui de Ténès. Le phénomène, naturel, de
l'envasement des barrages ne pouvant être ignoré puisqu'il réduit leurs capacités
de stockage. Le ministre rappelle que l'Algérie n'a pas d'entreprises ayant les
moyens humains et matériels pour y faire face mais plusieurs actions sont
engagées pour y remédier, dont l'acquisition d'une drague de 30 m qui sera
utilisée pour désenvaser le barrage d'El Kseur et sauver ainsi plus de 5000 ha
de terres qu'il irrigue. D'autres dragues seront acquises pour désenvaser les
15 autres barrages, ce qui aura pour finalité de sécuriser l'alimentation en
eau potable des gens ainsi que l'irrigation et l'alimentation de l'industrie,
grande consommatrice d'eau. Toujours dans le but d'arriver à une gestion
optimale de nos ressources en eau, le ministre annonce l'ouverture avant la fin
de l'année en cours d'un grand centre consacré aux métiers de l'eau, et ce en
collaboration avec des experts belges. Enfin, lors de sa visite à la wilaya de
Blida, Mohamed Necib n'a pas caché sa satisfaction des réalisations en matière
de captage et de distribution de l'eau et rappelle que la distribution moyenne
est passée de 8h à 16 h par jour. Il a aussi inauguré la nouvelle station de
Béni Tamou qui fera passer l'alimentation du Grand Blida à 80.000 m3/jour, ce
qui contribuera à sécuriser définitivement la région. Quant à la région est,
elle recevra bientôt un apport considérable à partir du barrage de Keddara
alors que la région ouest aura un autre apport tout aussi considérable à partir
du barrage de Bouroumi. Le ministre a aussi inauguré un réservoir d'une
capacité de 10.000 m3 à Bouarfa, d'une station monobloc à Chiffa, et inspecté
les travaux de réhabilitation, extension et exploitation de la station
d'épuration d'eaux usées urbaines de la ville de Beni Mered et, enfin, lancé le
projet d'une retenue collinaire à Amroussa d'une capacité de 283.000 m3
destinée à l'irrigation.