|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Des perturbations
sont à prévoir à partir d'aujo-urd'hui dans le transport aérien au départ de
Paris et du sud de la France en raison d'un appel à la grève des aiguilleurs du
ciel par l'un de leurs syndicats, a annoncé lundi la Direction générale de
l'aviation civile (DGAC) en France. En prévision de ce débrayage, la DGAC a
demandé aux compagnies de réduire de 20% leurs vols dans les aéroports du sud
de la France et vers plusieurs destinations au départ de Paris. Si 75% des vols
seront assurés en moyenne, les vols «vers le sud de la France, l'Espagne, le
Portugal, le Maroc, la Tunisie et l'Algérie au départ de la région parisienne»
devront être allégés de 20%, a indiqué la DGAC.
La grève, prévue du 24 au 29 juin, a été décidée par l'Unsa-ICNA, troisième syndicat des contrôleurs aériens français, pour protester contre le niveau des moyens accordés à la navigation aérienne pour 2015-2019. Les syndicats manifestent leur opposition à la réforme du contrôle aérien européen, d'inspiration «très libérale», que la Commission européenne a présentée le 11 juin. Ce n'est pas la première fois que les contrôleurs aériens s'insurgent contre le projet de «ciel unique européen» de la Commission européenne. En 2013, ils avaient «éclairci» le ciel européen de ses avions trois jours durant. Assujettis au service minimum, ils peuvent être réquisitionnés pour assurer au minimum 50% du trafic. Lors de précédentes grèves, la DGAC a demandé aux compagnies aériennes de réduire leurs vols. Pour les syndicats, c'est la volonté de «Bruxelles de soumettre le secteur aux lois du marché» qui a mis le feu aux poudres. En pratique, la Commission européenne s'emploie à mettre en place un projet de «ciel unique», une «volonté récurrente depuis 2004 de la Commission européenne», dénonce Olivier Joffrin, secrétaire national de l'Union syndicale de l'aviation civile (USAC-CGT), cité par la presse française. Bruxelles a déjà fait voter un arsenal législatif qui découpe le ciel européen en neuf blocs pour obliger les autorités nationales du contrôle aérien à se concerter. Mais «l'harmonisation» souhaitée n'a pas eu lieu, chaque pays ayant jalousement conservé son autorité de contrôle aérien. Pour les syndicats, l'initiative de Bruxelles pourrait «poser des problèmes de sécurité et de dégradation des conditions de travail». Ils considèrent que «certains des services que Bruxelles veut soumettre aux lois du marché font partie intégrante de la chaîne de sécurité de la navigation aérienne». Selon le patron d'une compagnie aérienne, «les contrôleurs ont peur que leurs conditions de travail ne soient tirées vers le bas». Pour l'USAC-CGT, les aiguilleurs du ciel français perçoivent en moyenne entre 4000 et 6000 euros bruts par mois. Des salaires de 20 à 50 % inférieurs à ceux des contrôleurs les mieux payés en Europe », a-t-il indiqué. |
|