Les habitants de la cité de Békira, une nouvelle agglomération de 40.000
habitants administrés par la commune de Hamma Bouziane, n'ont pas cessé de
crier à la marginalisation en citant les nombreux problèmes du cadre de vie
dont ils souffrent et qui, selon eux, se posent pendant des années et des
années.
Jeudi dernier, un groupe de citoyens venus de cette jeune cité, qui a vu
le jour au début des années 1980 du siècle dernier, nous ont pris à témoin en
nous racontant leur mal-vie et en dénonçant la situation de leur cité qu'ils
ont qualifiée de catastrophique et qui résulte, selon eux, d'un délaissement
total des autorités communales et de daïra. Cité comme exemple le
fonctionnement chaotique de l'éclairage public au niveau du quartier Berrehal,
situé dans la partie basse de la cité, à l'entrée de la RN 3 qui conduit vers
Skikda et Annaba, nos interlocuteurs ont utilisé la raillerie pour dire en
quelques mots la précarité du réseau et un membre du groupe, M. Bahi
Abdellatif, en l'occurrence, dira à ce propos que « les habitants de la partie
basse de Békira, riant de leur propre malheur, disent qu'il suffit d'applaudir
pour que la lumière s'éteint. Et je peux vous dire que cette anecdote, qui fait
actuellement les gorges chaudes des habitants de ce quartier, est tout à fait
authentique. Je le dis et j'assume mes dires. Enfin, pour tout dire, notre
cadre de vie ne cesse de se dégrader et notre cité n'est pas loin de ressembler
à un douar», a conclu ce citoyen. Nos interlocuteurs se sont limités à décrire
la situation de leur quartier, mais ils ont néanmoins affirmé que la situation
d'abandon affecte toute la cité, une cité qui prend des allures de grand pôle
urbain, ou de nouvelle ville. «Nous sommes envahis par les ordures parce que la
commune ne se soucie pas d'affecter des équipes de nettoyage et de ramassage.
Et l'endroit constitue désormais le garde-manger des animaux sauvages, des
chiens errants et des gros rats des champs. Les caves des bâtiments sont remplies
d'eaux stagnantes autour desquelles se développent des nuées de moustiques.
L'opération de désherbage n'a touché que la façade ouverte sur la RN 3 et,
derrière les immeubles, les herbes hautes n'ont pas été touchées. Tous ces
phénomènes ne vont pas sans créer une situation malsaine faite d'insécurité et
de dangers latents pour nos enfants qui jouent dans les terrains de proximité
», se lamente-t-on encore. Et de dénoncer encore l'arrêt du programme
d'aménagement (ou d'amélioration) urbain lancé dans la commune de Hamma
Bouziane qui n'aurait touché, toujours selon eux, que les quartiers de
Djeloulia et la partie supérieure de Békira avant d'être stoppé pour on ne sait
quelle raison. Cette information a été confirmée par le président de
l'association de quartier de Békira, M. Messaoud Louaer, que nous avons
contacté hier. A l'occasion, ce dernier a conforté les préoccupations des
résidents de la cité Berrehal et, allant plus loin encore, il dira que «rien,
absolument rien n'a été fait dans notre cité et sa population continue de
souffrir des promesses non tenues». En fait, a résumé M. Louaer, «Békira est
totalement abandonnée à son triste sort». Et, dans le souci d'avoir un écho à
ces préoccupations, nous avons vainement tenté, hier, de joindre le P/APC et le
chef de daïra de Hamma Bouziane.