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Joan A. Polaschik, la future ambassadrice extraordinaire et
plénipotentiaire des Etats-Unis à Alger, en remplacement de Henry S. Ensher,
-elle n'attend que la confirmation du Sénat américain-, a passé en revue, ce
mardi, les relations avec l'Algérie.
Auditionnée par la commission des Affaires étrangères du Congrès, elle a axé principalement son compte-rendu sur le volet sécuritaire, mais pas que. La diplomate américaine sait de quoi elle parle puisqu'elle était en poste en Libye comme chef de mission de Christopher Stevens, l'ambassadeur américain tué en septembre 2012 lors de l'attaque du consulat de Benghazi. Consciente des enjeux sécuritaires dans la région du Maghreb et du Sahel, elle a fait part des efforts engagés par l'Algérie pour la stabiliser en collaborant avec les pays voisins. Elle rappellera que la lutte antiterroriste et la coopération sécuritaire sont la «pierre angulaire» des relations entre les deux pays, mettant en avant les actions entreprises par Alger dans ce secteur. Dans ce contexte, elle a énuméré les «mesures positives» prises par le gouvernement algérien dans le cadre de la formation et d'entraînement des forces de sécurité de pays du Sahel comme le Mali et le Niger, ainsi que la fourniture du transport aérien des forces de maintien de la paix africaines. Elle évoquera également les mesures prises par l'Armée algérienne pour sécuriser sa frontière ?'est'' avec la Libye et la Tunisie et la mise en place d'une «coopération sécuritaire étroite» avec la Tunisie pour faire face aux groupes d'Ansar Al Charia. Un rôle aussi salué par de nombreux analystes dont l'expert américain sur les questions du terrorisme, Daveed Gartenstein-Ross, devant la Chambre américaine des représentants qui qualifiera alors l'intervention militaire de l'Otan en Libye, sur insistance de Paris, d'«erreur stratégique» malgré les mises en garde d'Alger. Une position déjà reconnue par la presse et d'autres experts américains qui avaient admis que la crise des otages du site gazier de Tiguentourine (In Amenas), ainsi que la guerre au Nord-Mali et la mort de l'ambassadeur américain à Benghazi sont les conséquences de cette opération. Mme Polaschik a déclaré, lors de son audition, qu'en cas de sa confirmation par le Sénat à ce poste d'ambassadrice, elle continuerait à travailler avec le gouvernement algérien dans le cadre des intérêts-clés de la politique étrangère des Etats-Unis qui tournent, selon elle, autour de la lutte contre la menace du terrorisme, le renforcement de la stabilité des régions du Maghreb et du Sahel, et la consolidation des relations commerciales bilatérales. Et parmi les objectifs de sa mission, encourager les réformes politiques et économiques nécessaires pour assurer la stabilité à long terme de l'Algérie. Sur le volet strictement économique, Mme Polaschik dira que la coopération bilatérale s'est développée, rappelant la tenue des deux réunions du Dialogue stratégique algéro-américain à Washington puis à Alger, les deux visites à Alger de l'ex-secrétaire d'Etat Hillary Clinton et celle de son successeur John Kerry, ainsi que du secrétaire à l'Energie, Ernest Moniz, et les contrats de partenariats économiques réalisés. Elle soulignera le rôle énergétique de l'Algérie, évoqué, il n'y a pas si longtemps, par le président américain Barack Obama, au plus fort de la crise énergétique entre Moscou et Kiev, qui a vu dans le gaz algérien un palliatif au gaz russe dans l'approvisionnement de l'Europe. Du pétrole, du gaz, mais il s'agit aussi du vaste potentiel d'hydrocarbures non conventionnels dont dispose le sous-sol algérien et qui aiguise d'ores et déjà les appétits occidentaux. Ainsi et avec la France, les Etats-Unis d'Amérique ont déclaré leur intérêt au gaz de schiste algérien alors qu'Alger a souhaité, selon ses déclarations, un partenariat avec les Américaines dont l'expertise dans ce secteur, a-t-elle ajouté, est sans équivalent dans le monde. |
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