Le divorce,
vraisemblablement consommé entre les ailes antagonistes au sein du FLN depuis
l'intronisation de M. Amar Saadani au poste de secrétaire général du parti,
n'empêche pas les membres du Bureau politique de lancer, sans discontinuité,
des appels à une adhésion au principe du militantisme à partir des structures
du parti, tout en regrettant que certains ne pèsent pas à leur juste mesure les
effets ravageurs d'une scission dans les rangs.
Des appels à la
sagesse qui se font, d'ailleurs, plus pressants et plus forts à la veille de la
tenue de la 9e session ordinaire du Comité central (CC), prévue le 24 juin
prochain à l'hôtel El Aurassi. «Normalement, tous les membres du CC recevront
une convocation pour assister, le 24 juin, aux travaux de la session du CC, et
tout membre conscient des enjeux et défis politiques de l'heure doit se
prévaloir de la discipline nécessaire pour faire passer l'intérêt du parti
avant tout autre considération», nous dira hier le porte-parole du FLN, M. Saïd
Bouhadja. Ce dernier estimera que les derniers développements des évènements
politiques sur la scène nationale devraient inciter tous les militants du parti
à une meilleure solidarité entre eux, à une vigilance accrue et un engagement
sans faille afin de préserver les acquis du parti et renforcer ses positions.
M. Saïd Bouhadja indiquera qu'à l'ordre du jour de la prochaine session du CC
figure, en sus de la présentation d'un rapport par le secrétaire général, et
autres ultimes débats autour des propositions du parti en matière d'amendement
de la Constitution, un point primordial qui devrait contraindre toutes les
parties à y adhérer, en l'occurrence «l'installation de la commission de
préparation du congrès du FLN dont la tenue est prévue au premier trimestre
2015». Car, estimera notre interlocuteur dans ce sillage, cette commission
devrait justement «traiter les problèmes qui enveniment les rapports entre les
uns et les autres, et trouver des solutions qui pourraient arrondir les
angles». Mais l'espoir d'un écho positif n'est toujours pas assez précis.
L'équipe de Abderrahmane Belayat campe sur ses positions et «n'est pas près de
cautionner le moindre pas effectué par le FLN sous la houlette du SG contesté».
Et la convocation par la commission de discipline de près de sept ou huit
membres du Comité central, dont Abderrahmane Belayat, Zehal, Daadouaa et
Boulahia, pour répondre des reproches retenus contre eux, à savoir
«insubordination vis-à-vis de la direction du parti, incitation à la
l'insubordination et usurpation de qualité», n'est pas pour arranger les
choses. Rappelons que les huit membres convoqués par la commission de
discipline ont refusé au départ le principe de se présenter devant la commission,
mais on a fini par déléguer l'un des membres convoqués pour parler au nom du
groupe devant la commission de discipline, pour éviter certainement le gel de
leur appartenance au parti au bout de trois convocations sans réponse, et
fatalement une décision finale de leur exclusion du parti qui relève, celle-là,
des prérogatives statutaires du CC. «Pour le moment, la commission de
discipline n'a pas encore tranché dans le vif du sujet, du moins pas à ma
connaissance», nous signalera M. Bouhadja. Doit-on s'attendre à des décisions
avant la tenue de la session du CC ? «Pas forcément, dira M. Saïd Bouhadja, les
cas disciplinaires peuvent demeurer en suspens jusqu'au rendez-vous de la
session du CC, et même après. En tout cas, la commission de discipline est souveraine
dans ses décisions». Difficile de recoller les morceaux dans un parti où le
résultat des batailles de leadership se décide souvent, pour ne pas dire
toujours, loin des vagues provoquées par les parties antagonistes.