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Hier, au moment où le bébé Leith-Mahfoud Kaoua est remis officiellement à
ses parents lors d'une cérémonie organisée au siège de la sûreté de wilaya, ses
parents l'ayant formellement identifié le jour même où il a été retrouvé dans
le domicile d'une femme à Tamalous (vendredi 13 juin), et les résultats des
tests ADN confirmeront d'une manière scientifique le lien de parenté, l'un des
accusés principaux dans cette affaire, tombé dans les filets des enquêteurs à
Medjez Edchiche, près d'El Harrouch, est arrivé sous bonne escorte au même
siège de la sûreté de wilaya de Constantine.
Les uns ressortaient tout heureux après avoir récupéré leur bébé, disparu dans la matinée du 27 mai dernier du service néonatal de la maternité du CHU Constantine, alors que d'autres, les mains menottées et la mine défaite, rejoignaient les geôles sombres, en attendant de passer, au plus tard demain, devant le procureur de la République près le tribunal de Constantine, à l'issue des procédures d'enquête. Hier, donc, l'accusé principal arrêté et ramené de Medjez Edchiche, dont l'âge avoisine la soixantaine, et qui n'est autre que l'époux de la femme chez laquelle fut retrouvé le bébé, devrait donner plus de détails encore aux enquêteurs afin d'éclaircir toutes les zones d'ombre de cette affaire qui a ébranlé l'opinion publique nationale. Les pièces du puzzle sont toutes en place, mais il reste encore à définir le rôle joué par chaque individu dans l'affaire, nous a-t-on confié hier. Genèse de l'histoire qui a meurtri les cœurs et provoqué l'émoi de toute une population. Le coup était en gestation depuis des mois, presque le temps d'une grossesse complète. Car la femme, stérile de son état, et qui vient de se remarier, a simulé durant de longues semaines une grossesse devant ses voisins et ses collègues. Durant plusieurs semaines, elle faisait gonfler son ventre à l'aide d'oripeaux et autres artifices, pour faire croire à son entourage à une grossesse. Des congés de maladie lui sont délivrés tout au long de sa grossesse, et finalement, elle déposera un congé de maternité auprès de son employeur lorsque le bébé lui a été livré. Une petite fête est organisée à l'occasion, le crime était presque parfait. Mais le château de cartes s'écroulera sur sa tête lorsque la puce est mise à l'oreille des services compétents. Des investigations déclenchées avec célérité, sur la base d'informations faisant état de la naissance d'un enfant chez un couple stérile (?!), arrivent à la conclusion qu'il s'agit d'une pièce toute montée, la femme n'a jamais été enceinte et le bébé n'est pas le sien. D'ailleurs, elle passe aux aveux sans trop fatiguer les enquêteurs. C'est son mari qui a manigancé toute l'affaire, avouera-t-elle. Le mari, aidé par un intermédiaire, résidant à la cité «la Bum», a été mis en contact avec un agent de la maternité du CHU Constantine, et c'est ce dernier qui devait lui ouvrir la voie pour partir avec un bébé dans les bras. Il s'agit probablement des deux individus qui ont été vus par une femme hospitalisée au même service de la maternité au moment où ils ressortaient du service néonatal avec le bébé. Le portrait-robot établi après le témoignage de la patiente correspondait bien aux traits du mari et ceux de l'agent en question, soutient-on. Aussi, deux autres sages-femmes ont été arrêtées dans ce contexte. Il faut relever que la femme chez laquelle a été retrouvé le bébé avait un certificat d'accouchement en bonne et due forme et tout ce qui s'ensuit comme documents administratifs liés à la naissance de l'enfant. Ainsi, au stade où en sont les investigations, un réseau constitué de six personnes (un agent et deux sages-femmes de la maternité du CHUC, l'intermédiaire, le mari et la femme chez laquelle l'enfant a été retrouvé), toutes présumées coupables dans l'affaire du vol du bébé Leith-Mahfoud Kaoua, est entre les mains de la police. En attendant leur présentation aujourd'hui ou demain, à l'issue de la conclusion des procédures de l'enquête, devant le magistrat instructeur. |
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