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«L'Algérie est un cas très particulier (?), elle n'est pas dans une
situation de vulnérabilité», a affirmé hier le directeur général adjoint de la
Banque de France.
Christian Durand n'a pas été prolixe en matière de précisions sur la situation de l'Algérie face aux conséquences de la crise économique et financière mondiale. Pourtant, il a pris facilement deux heures pour raconter la crise en question dans son moindre détail, des pays qui y ont été touchés, des premières mesures qu'ils ont prises pour faire face à ses effets et ses conséquences jusqu'aux réformes décidées et entreprises par les institutions régionales à leur profit, ou conjointement avec les institutions de Bretton Woods en premier le Fonds monétaire international (FMI). Le tout a amorcé une réforme du système financier international. Le responsable français connaît bien la situation financière et économique de l'Algérie pour s'y être penché au titre de plusieurs missions du FMI en 1999 et entre 2003 et 2007. Il est depuis 4 ans DGA de la Banque de France. Il est depuis hier l'invité des responsables de la Banque d'Algérie. C'est en leur présence et celle de nombreux responsables de banques algériennes que Christian Durand a fait sa longue conférence sur la situation financière et économique mondiale ainsi que les inquiétudes et incertitudes qu'elle suscite. Sa réflexion a mis en exergue les risques auxquels est exposé le système financier mondial depuis l'éclatement de la crise en 2007. Il rappelle que le premier foyer de la crise sous les effets des subprimes ont été les Etats-Unis «parce qu'ils sont considérés comme étant la clé de voûte du marché financier international puisse qu'ils en possèdent la plus grande place financière (Wall Street) et le plus grand marché de bons de trésor. » Le 2ème foyer, ça été la zone monétaire européenne dont « la monnaie (euro) est jeune, donc n'était pas organisée pour gérer une situation de crise ». La troïka - UE-BCE-FMI - s'est vite constituée pour décider d'une sortie de crise même si, estime le conférencier, le FMI avait critiqué ce système d'interconnections parce que la Banque centrale européenne (BCE) était jugée du côté de ceux qui fixaient les mesures, c'est-à-dire l'Union européenne (UE). Il y a eu ainsi de nouvelles réglementations décrétant un changement d'activité des banques et de leur comportement vis-à-vis du financement de l'économie réel et la gestion des risques. Le FMI est-il toujours efficace ? interroge un banquier algérien, le DGA de la Banque de France. « Certainement pas, lui-même a reconnu que certaines politiques qu'il a menées n'étaient pas bonnes », répond cet ancien cadre du FMI. Christian Durand fait savoir que « le FMI essaie d'adapter ses politiques, ceci étant, il apporte des éléments d'objectivité au débat qui sont utiles aux pays. » Le conférencier dira ainsi à propos de la situation financière nationale que «le cas de l'Algérie est très particulier parce que son économie est basée sur le pétrole et qu'elle fait face à un défi démographique avec tous ces jeunes auxquels il faut trouver de l'emploi». Il a aussi souligné que «l'Algérie n'est pas demandeuse (en finances ndlr), elle n'est pas dans une situation de vulnérabilité». Christian Durand ne dira pas plus sur la situation financière algérienne. C'est le gouverneur de la Banque d'Algérie qui répondra aux questions des journalistes à ce sujet. LES CENTRALES DES RISQUES ELARGIES AUX CREDITS DES MENAGES «L'accent a été mis sur la stabilité macroéconomie depuis 2000, Christian Durand avait mené une mission du FMI à Alger en 1999, une année de choc externe, mais amorti grâce justement aux progrès faits par l'Algérie en matière d'équilibres macroéconomiques», a rappelé Laksaci. Il relèvera qu'en 2007, date du début de la crise, « les experts pensaient que les pays émergents n'allaient pas être affectés, mais 2008 a démontré le contraire ». Le cas de l'Algérie est, affirme-t-il, satisfaisant. « L'Algérie avait un faible taux d'endettement parce qu'elle a commencé à payer sa dette par anticipation à partir de 2004, elle avait des réserves de change d'un niveau appréciable avec une forte progression entre 2004 et 2008. » Il en conclut que « la prudence s'est avérée d'intérêt général, notamment avec un taux d'inflation faible durant 15 ans ». Le gouverneur de la BA énumère les mesures qui ont été prises entre 1999 et 2007 et qui ont permis de préserver et de stabiliser les équilibres macroéconomiques. Il explique que « nous avons un système financier où les banques occupent une place prépondérante dans le financement macroéconomique ». Il indiquera que la stabilité financière a été préservée avec l'assistance technique du FMI et la Banque mondiale. Entre autres nouveautés à l'effet de préserver cette stabilité financière du pays, affirme Laksaci, « trois règlements non encore publiés, relatifs à la refonte des cadres prudentiels ». Le dernier tableau établi dans ce sens montre, selon lui, que les indicateurs de stabilité ont enregistré un niveau supérieur de 20% pour les 5 dernières années. Il souligne alors que « l'Algérie est un pays créancier net sur le reste du monde, et l'épargne nationale augmente d'une manière appréciable depuis 2000 ». La situation macroéconomique du 1er trimestre 2014 sera rendue publique, selon lui, au début du mois de juillet. Il promet pour le début d'octobre « un cadre moderne au niveau des banques pour mieux évaluer les risques puisque les trois centrales qui gèrent les risques des crédits à l'économie (qui ont augmenté nettement ces dernières années), seront élargies aux crédits des ménages ». |
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