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Transport maritime urbain : La 1ère ligne entrera en service avant ramadhan

par S. Kebbab

La 1ère ligne de transport maritime urbain entrera en service avant le mois de ramadhan ». C'est ce que vient de déclarer, jeudi, M. Rachid Ouezzane, directeur des transports de la wilaya d'Alger sur les ondes de la radio nationale. Cette ligne qui est une première en Algérie, reliera dans un premier temps le port de la pêcherie d'Alger (non loin de l'Amirauté) à celui de Tamentfoust (ex-La Pérouse) à l'est d'Alger, indiquera M. Ouezzane.

Le trajet qui « coupera » la baie d'Alger durera 30 minutes. La traversée de la baie sur 16 km se fera à bord d'un bateau spécial d'une capacité de 260 places. La vitesse de croisière des navires choisis pour ce transport « urbain » est de 22 nœuds (40km/h). L'ENTMV, qui exploitera cette ligne, prévoit dans un premier temps une moyenne de 7 rotations/j, entre les deux ports. Elle renforcera progressivement sa flotte par d'autres navires. Quant au prix du ticket, il sera subventionné par l'Etat, a tenu à préciser M. Ouezzane.

Dans un second temps, il est prévu des arrêts notamment aux Sablettes (en face la gare routière d'Alger), à la Grande Mosquée d'Alger qui desservira aussi la foire d'Alger et enfin un autre arrêt à Bordj El Kiffane. Ces arrêts n'influeront pas beaucoup sur la durée totale de liaison entre les deux ports. M. Ouezzane affirmera en substance que « par la suite, cette 1ere ligne-pilote sera étendue vers le versant de la baie d'Alger, plus exactement au port de Surcouf, entre les communes de Aïn Taya et Heuraoua ».

Il indiquera aussi que le laboratoire des études maritimes (LEM) étudie actuellement l'ouverture d'une 2ème ligne, vers l'ouest d'Alger qui desservira, toujours à partir de la pêcherie d'Alger, le port d'El Djamila (ex-La Madrague) à Aïn El Benian. A moyen terme, il est question, ajoutera-t-il, d'élargir ce mode de transport vers les wilayas limitrophes (Tipaza et Boumerdès), pour passer ainsi du mode « urbain » à un transport maritime régional. A noter que les aménagements des quais pour ces différentes escales sont en cours de réalisation.

Sur un autre plan, M. Ouezzane a tenu à préciser que cette nouvelle ligne de transport n'est pas à vocation touristique. « Elle vient surtout pour renforcer les autres moyens de transport nouvellement introduits en Algérie afin de désengorger la ville d'Alger ». Sur ce point, il révélera que de nouvelles lignes de métro et de tramway ainsi que de nombreux projets de transport urbain par la voie des airs, à savoir le « téléphérique », sont programmés.

En effet, selon de nombreux spécialistes, le transport maritime et le téléphérique restent les meilleurs moyens de transport urbain pour une ville comme Alger au vu de son relief et de sa topographie. Contacté dans ce sens, M. H. Hamoudi, ingénieur en transport logistique, indique que « les bus qui empruntent chaque jour les nombreuses côtes d'Alger pour atteindre les hauteurs et qui sont souvent surchargés, ne peuvent tenir plus d'une année. Cela engendre de grandes pertes économiques à l'ETUSA ». Les bus, préconisera-t-il, doivent être réservés à l'axe urbain allant de Bab El Oued à El Harrach, connu pour être plat et sans reliefs. Pour le transport suburbain des voyageurs, il estime qu'effectivement le transport maritime est la meilleure solution. Quant aux hauteurs, « mieux vaut opter pour le téléphérique », insiste-t-il. Ce dernier est plus rapide et moins polluant par rapport au bus qui met les « pleins gaz » pour monter de la Grande Poste à El Biar ou de la place du 1er Mai à El-Madania. Ils peuvent être connectés au métro et aux nouvelles stations de transport maritime. Espérons que les deux autres grandes villes côtières, à savoir Oran et Annaba, bénéficieront de ce nouveau mode de transport qui vient de faire son entrée en Algérie.