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De «graves manquements» à la législation du travail au chantier de la gare routière d'Abou-Tachfine (commune de Tlemcen), selon une source à l'inspection du travail de Tlemcen qui a aussitôt procédé à une enquête pour éclaircir les circonstances techniques et législatives de cet accident qui a suscité une vive émotion. L'effondrement total du coffrage pendant le coulage d'une dalle en béton du hall central (12 mètres de hauteur) a fait un mort (31 ans, originaire d'El-Ataf, Aïn-Defla) et 12 blessés dont trois grièvement. Parmi ces graves infractions au code du travail, l'inspection du travail a constaté que pas moins de sept ouvriers parmi les treize victimes n'étaient pas déclarés en plus de l'absence de mesures et consignes de sécurité (pas de harnais ni de ceinture de sécurité?), l'absence de la médecine du travailleur, la non élaboration d'un règlement intérieur, l'absence des registres réglementaires d'hygiène, sécurité et médecine du travail, d'accidents du travail, de mises en demeure de l'inspection du travail, de congés payés, et de vérifications techniques des installations et équipements. Rappelons dans ce cadre, que la loi 88/07 du 26 janvier 1988 stipule que l'organisme employeur est tenu d'assurer l'hygiène, la sécurité, et la médecine au travail. Ainsi, des procès-verbaux d'infraction et de mises en demeure ont été notifiés à cette entreprise de Chlef spécialisée dans le bâtiment et travaux publics (BTP). La loi 88/07 oblige en outre l'organisme employeur d'assurer la formation et l'information continue de ses travailleurs en milieu de travail, de mettre en place les mesures d'urgence en cas de catastrophe (incendie, déflagration?), d'établir un plan d'évacuation du personnel (équipe spécialisée d'intervention, ambulance?) et d'assurer l'hygiène et la sécurité par le biais d'un service d'hygiène et de sécurité, un préposé à l'hygiène et sécurité ou des agents de la sécurité. Selon notre source, quinze jours avant le sinistre, des mises en demeure relevant toutes ces anomalies, avaient été envoyées à cet employeur qui a défié la législation. L'employeur en question savait-il que ces manquements étaient susceptibles de conduire à un accident mortel ou à de graves dommages corporels ? Une chose est certaine, l'employeur n'a pas veillé à ce que le coffrage de support de la dalle qui s'est totalement effondré au début des travaux de coulage du béton soit réalisé et stabilisé dans les règles de l'art. Pire, il n'a même pas daigné procéder au contrôle final de cette charpente en bois, qui n'était pas du tout adaptée. Ce contrôle est particulièrement important afin de vérifier la stabilité des étais et des fonds de poutres. Des pieds-droits défectueux ou installés de manière non conforme ont provoqué différents accidents graves entraînant d'importants dommages corporels et matériels. Les travaux de construction doivent être planifiés de façon que le risque d'accident soit aussi faible que possible. L'employeur doit veiller à ce que des équipements sûrs et adaptés soient disponibles sur le chantier. |
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