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Moines de Tibhirine : Le juge Trévidic à Alger dans les prochains jours

par El-Houari Dilmi

De retour d'une visite à Alger, Laurent Fabius a affirmé hier que le juge français, Marc Trévidic, chargé de l'enquête sur l'assassinat des moines de Tibhirine, pourrait être autorisé à se rendre en Algérie «dans les jours qui viennent». «Je pense qu'il va pouvoir y aller dans les jours qui viennent », a déclaré M. Fabius sur France Inter, précisant avoir abordé le sujet avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et avec son homologue Ramtane Lamamra. Le juge Trévidic n'avait pas pu se rendre comme prévu fin mai à Tibhirine, faute d'autorisation d'Alger. Une visite avait déjà été reportée fin février. Le juge doit se rendre avec des experts à Tibhirine pour faire exhumer et expertiser les têtes des sept moines, enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère près de Médéa.

Le rapt des religieux avait été revendiqué par le GIA (Groupe islamique armé), mais l'enquête s'est aussi orientée vers une possible bavure de l'armée algérienne. Ce qui a été exclu par tous les experts en la matière et même par l'un des moines qui a échappé au rapt des hommes de Zitouni. Fin 2013, Alger a donné son feu vert aux expertises demandées par le juge Trévidic, mais refusé l'audition d'une vingtaine de témoins.

Laurent Fabius a effectué dimanche et lundi une visite officielle à Alger, centrée sur les échanges économiques et les questions de sécurité dans le Sahel. Il a notamment rencontré le président Abdelaziz Bouteflika. »Je l'ai vu hier pendant une heure et demie. Il a une grande alacrité intellectuelle mais il a un problème d'élocution, il parle très faiblement, donc il a un petit micro pour parler», a raconté M. Fabius, évoquant «une difficulté physique évidente». «Mais je l'ai trouvé très au fait de ce qui se passe », a-t-il assuré.

En février dernier, l'Algérie avait reporté la visite du juge Marc Trévidic, qui devait procéder à l'exhumation des têtes des sept moines cisterciens de Tibhirine assassinés en 1996. Cette exhumation, que les magistrats instructeurs réclamaient depuis plus de deux ans, avait été acceptée cet automne par les autorités algériennes lors du premier déplacement du juge à Alger. Et côté français, tout était prêt pour cette visite impliquant une importante organisation logistique.