La conférence nationale des partis de l'opposition, membres de la
Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD),
a réuni hier un nombre important d'opposants politiques. Les anciens chefs de
gouvernement, Mouloud Hamrouch, Ahmed Benbitour, Ali Benflis, de chefs de
parti, Battatache, Mohcen Belabbès, M. Mokri, Abdallah Djaballah, Sofiane
Djilali et d'autres personnalités comme Saïd Saadi, Mokrane Aït Larbi,
d'anciens ministres. La présence de quelques têtes d'affiche de l'ex-FIS
Abdelkader Boukhemkhem, Ali Djeddi, Kamel Guemazi était la plus remarquée.
D'anciens cadres du pays se sont retrouvés. Plus d'une vingtaine de partis, une
soixantaine de personnalités, associations, syndicats étaient au rendez-vous.
Vers 12h30, les délégations commencent à affluer à l'hôtel Mazafran à
Zéralda. Devant le chapiteau d'accueil, les journalistes, très nombreux, vont
dans tous les sens à l'affût d'une déclaration des participants à une
conférence qui n'a pas déçu avec la présence record d'opposants, jamais réunis
depuis 50 ans. Vers 14h, c'est l'ouverture de la conférence dans un autre
chapiteau plus spacieux qui a été réservé à cette rencontre. Lecture de la
Fatiha suivie de Kassamen, ce fut ensuite au tour de la lecture du contenu de
la plateforme de la CNLTD. Un bureau est constitué et présidé par Ahmed
Benbitour, et veillera à la rédaction des recommandations finales avec
lesquelles sortira la Coordination. Ensuite, place aux interventions. Chacun à
sa manière et avec son propre style, les intervenants esquissèrent des analyses
succinctes en 7 minutes (pour gagner surtout du temps et laisser intervenir la
majorité des participants). Chacun fera l'autopsie d'un régime «finissant
voulant à chaque moment se régénérer par différents moyens (le dernier étant la
consultation sur la Constitution), mais qui semble avoir atteint toutes ses
limites. «Ces consultations ne peuvent donner encore du crédit au régime qui
veut encore gagner du temps», a soutenu Ali Benflis. Pour Ali Yahia Abdennour,
ancien président de la Ligue des droits de l'homme, il faut une nouvelle
Constitution qui émanera du peuple. Mohcen Belabbès, s'est dit convaincu que le
régime ne changera pas alors même que l'on a tenté de le changer de l'intérieur
mais cela a été un échec. Des avis différents mais qui incriminent le régime et
son incapacité à prendre en charge les problèmes du citoyen. Si le vœu des
membres de cette Coordination est d'aller vers un changement pacifique du
régime, il n'en demeure pas moins que les participants estiment qu'une
transition est nécessaire. Abdelaziz Rahabi, ancien ministre et qui est membre
de cette Coordination, précisera à des journalistes qu'une transition ne veut
pas dire gel des institutions de la République, mais ce sera l'occasion pour le
changement des institutions en leur donnant les prérogatives qu'elles méritent.
«Si le pouvoir n'accepte pas de nous écouter, nous resterons campés sur notre
diagnostic de la situation et sur l'alternative que nous avons», a-t-il
indiqué. Mouloud Hamrouche, dans une rapide intervention, résumera: «Si
l'opposition est aujourd'hui là dans la même salle, nous devons encore chercher
les meilleurs moyens pour créer une opposition qui n'existe pas encore
réellement sur le terrain». Hamrouche dira que l'armée ne doit pas servir de
support pour le gouvernement actuel mais doit avoir pour rôle la défense de la
nation, être au service de la nation et pas au service d'un gouvernement.