« L'environnement
professionnel au sein d'ArcelorMittal Algérie ne plaide pas, loin s'en faut, en
faveur d'une injection financière immédiate envisagée dans le cadre de
l'investissement public et destinée à fouetter la production du fer, laquelle
production devrait s'élever grâce à l'apport de cet investissement à hauteur de
2,2 millions de tonnes par an», soutient le secrétaire général du syndicat
d'entreprise, M. Daoud Kechichi.
Le challenge pour
le syndicat du complexe sidérurgique El-Hadjar se focalise désormais sur
l'argent de l'investissement, estimé à la bagatelle d'un milliard de dollars.
«Dans le décor actuel, rien ne peut être sérieusement entrepris pour relancer
l'activité du complexe sidérurgique, et je vous garantis que l'argent ne
servira à rien d'autre que les intérêts de certains responsables tapis dans
l'ombre, sur lesquels pèsent tous les soupçons de malversations, et qui
n'attendent que le versement de l'argent dans les caisses de l'entreprise pour
les détourner. Car la redynamisation de la production n'est pas du tout un
souci à leurs yeux», nous a signalé hier M. Daoud Kechichi. Sûr de ce qu'il
avance, il met un doigt sur le mal, soutenant sans hésitation que les postes
sensibles demeurent encore entre les mains de ceux-là mêmes qui ont contribué à
la déstabilisation du complexe qui a failli mettre la clé sous le paillasson
sous leur conduite n'était-ce l'intervention des pouvoirs publics, avec tout ce
que cela aurait comporté comme tension sur le front social, d'où l'intérêt de
ne pas injecter le montant de l'investissement dans la précipitation. «Que
peut-on attendre de bien de la part de responsables corrompus», s'élève le
secrétaire général du syndicat d'entreprise ArcelorMittal Algérie. Non sans
ajouter sur un air de défi, «pourquoi personne n'ose me poursuivre en justice,
pourtant je ne cesse de dénoncer leurs jeux malsains ?!». M. Daoud Kechichi
tiendra à indiquer que les dossiers en sa possession ont été transmis aux
services compétents, certains sont en cours de traitement au niveau du
tribunal, et qu'il se tient toujours prêt à défendre ses positions. Dans ce
contexte, il a transmis avant-hier un communiqué au ministre de l'Industrie et
celui des Finances, où il donne l'alerte et propose le gel préventif de
l'investissement en attendant d'assainir la situation ou le volet gestion, et à
qui le confier au sein du complexe sidérurgique. Le communiqué en question a
été transmis, aussi, au secrétaire général de la centrale syndicale UGTA, car
le pacte social est souvent foulé aux pieds, «chose qui requiert l'intervention
de la tutelle syndicale pour remettre les choses à leur place», estime notre
interlocuteur.