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Président du Syndicat national des magistrats : Pour une révision des amendes dans les affaires de corruption

par El-Houari Dilmi

Le procès du golden boy algérien, Rafik Abdelmoumène Khalifa, «est prévu prochainement; il sera public et en présence de la presse nationale», a indiqué, hier, le président du Syndicat national des magistrats (SNM), M. Djamel Aïdouni, au micro de la Chaîne 1 de la radio nationale.

Le président du Syndicat national des magistrats s'est également dit «satisfait de voir toutes le parties prenant part aux consultations actuelles sur la révision de la loi fondamentale faire de l'indépendance de la justice et du juge une revendication leitmotiv». L'indépendance de la justice, «au centre des consultations en cours sur la révision de la Constitution, doit être rapidement accompagnée de mécanismes juridiques pointus pour arrimer le pays au train du développement à grande vitesse, à l'image de ce qui se fait dans d'autres nations avancées», a expliqué l'invité de la radio, ajoutant que des propositions «ont déjà été faites dans ce sens, notamment en ce qui concerne la réforme du mode de fonctionnement du Syndicat national de la magistrature et de sa composante, la nécessaire autonomie financière du pouvoir judicaire et la protection du juge qui rend la loi au nom du peuple». Conformément aux orientations du président de la République, en sa qualité de premier magistrat du pays, le ministère de la Justice a adopté un plan de formation adapté aux mutations de la société, avec une moyenne de 470 magistrats formés chaque année, a encore expliqué Djamel Aïdouni. Au sujet de la lutte contre la corruption, le président du SNM, qui se trouvait la semaine dernière au Niger pour prendre part à une réunion du groupe régional africain consacrée à la lutte contre la corruption, a estimé qu'il s'agit d'«un phénomène d'une grande ampleur dans le Continent Noir» et a appelé à un «contrôle plus rigoureux des circuits par lesquels transite l'argent public».

Plaidant pour un renforcement des peines à l'encontre des corrompus mais aussi des corrupteurs, Djamel Aïdouni a également insisté sur la «nécessaire réforme de l'arsenal juridique anticorruption et de la protection des juges chargés de ces dossiers sensibles». Insistant sur l'implication active du citoyen dans la «guerre totale» qui doit être menée contre la corruption, le président du Syndicat national des magistrats a également évoqué une nécessaire formation de haut niveau des juges anticorruption, au vu de la «complexité d'instruire ces dossiers et recueillir toutes les preuves tangibles et irréfragables à l'encontre du présumé corrompu ou corrupteur, avec pour souci majeur la préservation de la présomption d'innocence, qui reste un principe sacré dans la défense des droits du justiciable». Il a aussi souligné que la lutte contre la corruption ne nécessite pas sa constitutionnalisation et les lois existantes sont largement à même de lutter contre ce phénomène. Il a en outre plaidé pour que les amendes dans les cas de corruption soient proportionnelles aux montants de la corruption et des détournements comme il faut assurer la protection nécessaire aux témoins dans les affaires liées à ce phénomène.