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Ces réfugiés syriens dont le patriotisme a cinglé l'opposition et ses soutiens

par Kharroubi Habib

La propagande de l'opposition syrienne de l'extérieur et celle de ses alliés occidentaux et régionaux ont fait des réfugiés syriens ayant fui leur pays pour échapper aux combats meurtriers et interminables qui s'y déroulent depuis trois années des adversaires résolus à Bachar El-Assad et son régime. La mystification a obtenu crédit auprès d'une partie de l'opinion internationale dupée par le discours anti-pouvoir tenu devant les micros de chaînes satellitaires acquises à cette propagande, par des réfugiés choisis systématiquement pour leur sympathie pro-rébellion anti-régime.

Elle a toutefois volé en éclats la semaine dernière au vu des scènes auxquelles a donné lieu l'ouverture de bureaux de vote au Liban et en Jordanie pour l'élection présidentielle syrienne.

C'est en effet par centaines de milliers que les réfugiés dans ces pays ont afflué vers ces bureaux de vote alors que l'opposition syrienne a qualifié l'élection de « mascarade » et les a appelés à ne pas y prendre part. Ce que faisant ils ont transmis le message que bien que n'étant pas satisfaits du régime d'El-Assad ils le préfèrent encore à celui que ses adversaires veulent instaurer en Syrie.

Il faut croire que les puissances occidentales ayant contribué à véhiculer la mystification d'un peuple syrien totalement acquis à l'opposition extérieure qu'elles sponsorisent n'ont pas été dupes de ses limites d'où la précaution qu'elles ont prise d'interdire aux réfugiés syriens sur leur territoire de se rendre à leurs ambassades le jour du scrutin. Il leur aurait été en effet impossible d'expliquer à leurs opinions publiques l'afflux en la circonstance de ces réfugiés censés être contre le régime syrien et avoir fui leur pays à cause des persécutions qu'ils ont subies de sa part. Elles n'ont donc pas hésité à étouffer la ruée dont l'effet dévastateur allait ruiner leur présentation des réalités de la crise syrienne en prenant une décision incompatible avec le droit international et des citoyens consistant à interdire aux Syriens réfugiés chez elles de s'exprimer librement sur une affaire intérieure de leur pays.

En Syrie même l'élection présidentielle se déroulera le mardi 03 juin. On peut certes trouver qu'elle n'est pas la bonne réponse à la crise syrienne, douter qu'elle se tienne dans des conditions acceptables compte tenu de l'état de guerre qui prévaut dans le pays. Mais ce serait cautionner la mystification entretenue par une opposition extérieure totalement déconnectée de son peuple et de ses aspirations et relayée par la propagande des puissances qui la soutiennent d'affirmer comme elles le font que les Syriens sont opposés à cette élection. Ce que cette opposition leur a démontré en trois ans de conflit sanglant est qu'elle roule pour des agendas politiques étrangers qui ignorent l'intérêt de la nation syrienne et de son peuple. Une dépendance et une soumission qui lui ont fait refuser tout compromis qui aurait favorisé la recherche d'une solution politique négociée entre elle et le régime.

L'élection présidentielle syrienne aurait pu être une séquence de cette solution. Elle est maintenant l'initiative d'un pouvoir fort de ses succès militaires contre cette opposition et conforté par le rejet que son vassalisme aux diktats étrangers suscite au sein du peuple syrien.