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ran : Une clinique privée fermée et plainte devant la justice

par Houari Saaïdia

O L'affaire du professeur suspendu par l'administration du CHU d'Oran, pour exercice illégal d'activité complémentaire, s'est déplacée sur le terrain de la justice. Une plainte avec constitution en partie civile, pour «négligence ayant entraîné la mort», vient d'être déposée contre la clinique privée, par les parents du jeune patient qui est décédé, 48 heures, après avoir subi une opération chirurgicale, pratiquée sur lui, par le médecin mis en cause, spécialiste en orthopédie traumatologie. Outre cette action en justice, intentée à son encontre, la même clinique privée, située à Oran, vient de faire l'objet d'un arrêté de fermeture, à titre conservatoire, pris par la direction de la Santé et de la Population (DSP), de la wilaya d'Oran, sur instruction du ministère de tutelle, a-t-on appris, de source officielle. Entre autres griefs retenus contre cet établissement privé et qui lui ont valu cette sanction administrative « provisoire », en attendant la suite de l'action judiciaire, le fait d'avoir recouru, pour la prestation de ses services chirurgico-médicaux, au profit des malades, à des praticiens hospitalo-universitaires (du secteur public), sans respecter les textes de la réglementation en vigueur, dont ceux relatifs à l'activité complémentaire. La circonstance aggravante de la récidive est, également retenue contre cette clinique privée, puisque, selon la décision-sanction prise par la DSP et notifiée à l'intéressé ainsi qu'à l'ensemble des services concernés, il est fait état d'une répétition de la même infraction, malgré une série de rappels, à l'ordre.

C'est à la suite d'une enquête diligentée par ses services, que la direction générale du CHU d'Oran a procédé à la suspension de ses fonctions d'un médecin professeur exerçant au service d'orthopédie et de traumatologie, communément appelé clinique de Fellaoucen, une structure relevant de cet hôpital, et ce, pour « exercice, sans autorisation de l'activité complémentaire », au sein d'une clinique privée, rappelle-t-on. Une décision d'interdiction de toute activité a été, également, notifiée au médecin spécialiste en question, par la direction générale du CHU, comme «mesure administrative sur la base d'un rapport d'inspection interne». La genèse de l'affaire remonte au 10 avril 2014, jour où «le médecin mis en cause a opéré un malade, dans une clinique privée, située à Oran», selon la direction générale du CHU d'Oran. L'intervention en question concernait, précise-t-on de même source, une réparation d'endémo-nerveuse effectuée, au niveau de l'avant-bras droit. «Deux jours, après cette opération chirurgicale, le 12 avril, suite à des complications graves, le patient a sombré dans un coma profond qui a nécessité son évacuation, à 18h30, au service de réanimation médicale des Urgences médico-chirurgicales, du même CHU où des soins intensifs lui ont été prodigués, y compris une séance de dialyse pour le traitement d'une insuffisance rénale», ajoute la même source. «Malheureusement, le lendemain, le 13 avril, l'état du patient ne s'est pas amélioré et, dans des circonstances sur lesquelles toute la lumière devra être faite, la victime est décédée suite à un arrêt cardiovasculaire, survenu à 10h30», poursuit la même source. Une lettre jointe d'un rapport détaillé sur les faits, en question, a été envoyée par l'administration de l'hôpital, au ministère de la Santé, ainsi qu'à la DSP de wilaya et au doyen de la Faculté de Médecine. Ceci intervient alors qu'une instruction datée du 24 avril dernier a été adressée, par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Abdelmalek Boudiaf, à l'ensemble des DSP des 48 wilayas, mettant un terme, jusqu'à nouvel ordre, à l'activité complémentaire, exercée par les praticiens hospitaliers du secteur public, au sein des cliniques privées, en attendant la révision la loi.