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Plan d'action du ministère de l'Education : Les syndicats attendent pour voir

par Mokhtaria Bensaâd

Le plan d'action dévoilé, mardi, par la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, pour redresser le secteur de l'éducation, reste jusque-là théorique en attendant son application sur le terrain, estiment les différents syndicats de l'éducation, à savoir le Cnapest, le Snapest et l'Unpef. Le partenaire social adopte, pour l'instant, la position du «wait and see», concernant tous les changements qui seront opérés dans le système éducatif car, disent-ils, «ce n'est que le terrain qui peut démontrer l'efficacité des mesures qui seront prises». Les syndicats ont été, cependant, unanimes à soutenir le cycle de formation préconisé par le ministère considérant que le recyclage pour les enseignants et des employés de l'administration est devenu obligatoire, à voir les méthodes de travail qui ont changé et les nouvelles techniques d'enseignement introduites dans le système éducatif. Ils ont, également, exprimé à l'unanimité leur rejet de ce qui est appelé «ataba», seuil des cours pour les élèves du baccalauréat. «Ce seuil appliqué ces dernières années va à l'encontre de l'intérêt de l'élève et nous sommes contre cette méthode», ont souligné les trois syndicats. Quant aux autres mesures contenues dans la feuille de route de la ministre et notamment l'augmentation du volume horaire à 40 semaines, la réforme envisagée pour élever le niveau de l'enseignement et l'élaboration de deux PV le jour de l'examen du baccalauréat, les trois syndicats restent sceptiques considérant qu'avant de prendre une telle décision, une concertation entre les professionnels est impérative afin de discuter du comment de la chose.

Pour le Cnapest, «le volume horaire actuel est de 32 semaines et non pas 30 semaines». Le porte-parole de ce syndicat, M. Nouar, estime qu'il ne faut pas «comparer l'Algérie à l'Allemagne sur ce plan. S'il faut réviser le volume horaire, il faut adapter cette mesure à notre situation». Concernant les deux PV obligatoires le jour de l'examen du bac, M. Nouar a expliqué qu'une discussion sur ce point est nécessaire car si on accepte ces deux PV, cela veut dire que l'ONEC a opté pour la méfiance et si on n'accepte pas, cela veut dire qu'il fait confiance. Or, avant de prendre de telles mesures, il faut discuter». Pour conclure, le porte-parole du Cnapest s'interroge si «tout ce qui a été déclaré par la ministre serait appliqué sur le terrain. Il dira : «Tout ce qui a été dit est jusque-là théorique. Est-ce qu'on arrivera à concrétiser tout ça sur le terrain ?»

Pour sa part, le Snapest a formulé des réserves sur le plan d'action du ministère considérant que le volume horaire actuel est de 34 semaines. Si le ministère veut réduire les vacances et augmenter le volume horaire sans une évaluation de ce qui a été appliqué auparavant, ce serait incorrect, selon ce syndicat. Le coordinateur régional ouest du Snapest, M. Aous, a expliqué sur ce point que «le programme n'est pas évalué par le nombre de semaines mais par le contenu. Dans une année scolaire, il y a, parfois, des imprévus qui sont rattrapés par la suite. Nous avons déjà une année de perdue dans le primaire et à ajouter dans le moyen. Le volume horaire de cette année est réparti à travers les autres années scolaires. Donc, avant de parler de 40 semaines, il est nécessaire d'étudier profondément la question». Sur la possibilité d'une 2e session au bac, le même interlocuteur souligne que la session de rattrapage doit se faire sur la base d'une fiche technique établie pour chaque élève. C'est cette fiche qui déterminera si l'élève est apte à passer en 2e session ou non». Le Snapest s'est dit favorable à toutes les propositions qui sont dans l'intérêt de l'élève.

Quant à l'Unpef, il estime que l'augmentation du volume horaire à 40 semaines n'est pas nécessaire si l'année scolaire était respectée. Selon M. Amraoui, représentant de l'UNPEF, «officiellement, l'année scolaire commence au mois de septembre mais les cours ne débutent réellement qu'au mois d'octobre. Pour gagner du temps, il est préférable que les inscriptions, la vente des livres et l'attribution de la prime scolaire soient effectués au mois de juin qui représente un mois creux de l'année». L'Unpef s'est dit également favorable pour une 2e session au bac à condition qu'une fiche de synthèse soit élaborée. «Nous sommes contre une 2e session pour augmenter le taux de réussite», a souligné M. Amraoui. Sur la réforme, l'Unpef a appelé à l'organisation d'une conférence nationale pour l'évaluation de la réforme et décider de la suite à donner». «Nous ne savons pas où nous allons», a indiqué le représentant de l'Unpef.