Il était un peu plus de 17h de l'après-midi de dimanche dernier, lorsque, petit à petit, de part et d'autre des trottoirs, sur l'avenue principale de la petite ville de Zérizer, des groupuscules de gens commencèrent à se former comme pour contempler quelque chose d'inhabituel.

Il ne s'agissait pas d'un quelconque cortège ou délégation attirant les gens d'une agglomération où d'habitude rien ne se passe, mais d'une longue procession de camions semi- remorques chargés de divers équipements. Et de laisser ensuite le bouche à oreille prendre le relais jusqu'à gonfler davantage une foule qui allait grossir crescendo pour un spectacle qui en valait bien la chandelle et que, pour rien au monde, les habitants n'auraient raté. Même le maire, était aux anges devant un rêve qui allait, enfin, devenir réalité. Les habitants qui ont contesté, écrit et bloqué la RN84, une multitude de fois, des années durant à cause des affres des pénuries de l'eau. Une eau d'une qualité douteuse, imbuvable qui, plus, coulait avec parcimonie dans les robinets, un jour sur six, dans les mechtas de Sidi Abed, M'Radi, Chaaba El Hamra, la ?Cage aux lions' et Sidi Slimane, à Zérizer, l'une des communes les plus pauvres de la wilaya d'El Tarf.

Il s'agissait, en fait, des premiers équipements de la station de traitement des eaux de 50 litres/s, d'une valeur de 29 milliards de centimes. M. Foughali Rabah, qui en est à son troisième mandat, a tenu à remercier les services concernés pour avoir régler cet inextricable problème et délivrer la population de ce cauchemar. notamment des élèves contraints, quand il commence à faire chaud, d'apporter, avec eux, de l'eau propre de la maison, dira un enseignant. Pour rappel, la commune de Zérizer est alimentée à partir d'un piquage sur une conduite venant du barrage de Cheffia et dispose de 2 forages. En 1997, un monobloc pour le traitement de l'eau, destiné à une conserverie, leur fut offert et avec le temps et une population croissante, ce fut la limite et la saturation de cette petite station d'où ont surgi les problèmes que chacun sait. Le maire dira que c'est son vœu, le plus cher, qui vient de se réaliser, pour le bien de la population tout en remerciant les autorités concernées. Et ainsi, dira-t-il, il pourra terminer son mandat avec le sentiment d'avoir satisfait à ses prérogatives.