Même si le document portant révision de la Constitution, proposé ces
derniers jours à l'enrichissement aux acteurs de la scène politique et aux
personnalités nationales, ne porte aucune indication, voire pas même de trace,
quant au poste de vice-président dont on a pourtant assez parlé avant la mise
en circulation de la mouture en question, il ne faut pas pour autant admettre
que l'option est jetée aux oubliettes comme on a tendance à le croire,
largement, dans le gotha politique national.
L'option n'est pas totalement écartée ou éludée, et c'est le FLN qui le
laisse entendre, suggérant dans ce sens qu'il ne faut en aucun cas jeter le
voile sur la possibilité d'inscrire ce nouvel article dans la Loi fondamentale
du pays. « Hormis l'unanimité qui entoure trois principes immuables, en
l'occurrence la séparation des pouvoirs, l'instauration d'un système politique
qui permet à la majorité de gérer les affaires publiques en accédant aux postes
clés du gouvernement et le fait de donner à l'opposition la possibilité de
s'exprimer, rien n'est encore définitivement tranché au sein du FLN autour de
cette proposition concernant la vice-présidence, ainsi que d'autres encore.
Cependant, il existe une réelle convergence des avis dans les rangs du vieux
parti et qui défendent fortement ce principe, dont le secrétaire général du
parti qui a souvent laissé comprendre lors de ses sorties médiatiques que
l'option de la vice-présidence ne peut qu'apporter du bien à la pérennité des
institutions du pays », nous dira hier le porte-parole du FLN, M. Mazzouzi. Ce
dernier soulignera dans ce contexte que le point de l'amendement de la
Constitution figure, justement, à l'ordre du jour de la réunion du bureau
politique dont les membres se sont réunis dans l'après-midi d'hier au siège du
parti. « Outre l'amendement de la Constitution qu'on devrait discuter avec la
commission installée dans ce cadre la semaine dernière dans le but de présenter
des propositions sur le projet en question, et voir où en sont arrivées les
choses sur ce plan, le BP du parti doit s'atteler particulièrement lors de cette
réunion à la préparation de la session ordinaire du congrès qui se tiendra à la
fin du mois de juin prochain », indiquera notre interlocuteur. Chose confirmée
par le Secrétaire général du parti du FLN, Amar Saïdani, qui a de son côté
annoncé hier la tenue le 23 juin d'une session du Comité central (CC) du parti.
« Cette session verra la présentation aux membres du CC de propositions sur le
projet de révision constitutionnelle », a en effet indiqué dans ce sillage M.
Saïdani dans une déclaration à l'APS, ajoutant dans le prolongement de la
logique qu'une copie du projet de révision de la Constitution a été adressée à
toutes les mouhafadhas du FLN pour permettre aux différentes structures du
parti d'émettre un avis et de présenter des propositions pertinentes. Quoique
le FLN ait déjà anticipé ses propositions en la matière, selon l'aveu de ses
cadres dirigeants, les récents développements vécus lors des élections
présidentielles imposent une révision des points de vue et les choses
demeurent, donc, au stade de la gestation. A-t-on laissé le soin au FLN de
proposer ce qu'on n'a pu porter sur la mouture de la Constitution rendue
publique et soumise aux débats, le poste de vice-président en l'occurrence,
point qui suscite le plus la polémique du côté de l'opposition ? Tout porte à
le croire. Sur un autre registre, qui fait tout autant l'actualité du parti, on
confirme la convocation par la commission de discipline de près de sept ou huit
membres du Comité central, dont Abderrahmane Belayat, Zehal, Daadouaa et Boulahia,
pour répondre des reproches retenus contre eux, à savoir « insubordination
vis-à-vis de la direction du parti, incitation à la l'insubordination et
usurpation de qualité ». Et M. Maazouzi nous a confié dans ce sens que les huit
membres convoqués par la commission de discipline, dont quatre le furent hier
et quatre autres avant-hier, ont refusé de se présenter. « Rien ne peut
justifier cette position », estime M. Maazouzi. « Car, dira-t-il, ce sont les
membres de la commission de discipline, souveraine, qui ne sont au bout du
compte que des collègues qui vont seulement entendre les concernés à propos des
choses qu'on leur reproche. Ils ne peuvent au pire des cas que décider, au bout
de trois convocations sans réponse, du gel de leur appartenance au parti,
puisque la décision finale de l'exclusion relève des prérogatives statutaires
du CC. Qu'ils viennent et qu'ils argumentent leurs choix dans un cadre interne
lors de la tenue de la session du CC le 23 juin prochain ». Gageons que le
scénario devrait se répéter sur le plan local où un nombre assez important de
militants attend de passer devant les commissions de wilayas. Les convocations
n'auront probablement aucune suite, et l'on devrait s'attendre à une pluie de «
gel » de la qualité de militant du FLN.