A l'instar des
localités de Yebdar, Ouled Sidi El-Hadj et Béni-Ghezli, dans la commune d'Oued
Lakhdar (Ex-Chouly), le temps des cerises se vit, aussi, ces jours-ci, tout
près de Lalla Setti à Attar (commune de Tlemcen). Depuis quelques années, les
plantations de ces petits fruits savoureux se multiplient d'un bout à l'autre
sur ces hauteurs (1000 mètres d'altitude) de la ville de Tlemcen, avec un
certain succès.
Tout cela grâce,
entre autres, à la détermination de petits fellahs, propriétaires de vergers,
qui sont devenus ce qu'on pourrait appeler des « pionniers » de la cerise. «
Ces petits cultivateurs de cerises le sont devenus parce qu'ils n'ont pas pu
trouver ailleurs un débouché pour nourrir leurs familles ! Alors ils décident
de se rabattre sur leurs terres fertiles pour y cultiver des cerises, des
pommes, des abricots... même si, dans les faits, ils s'y connaissaient à peine
! Aujourd'hui, la superficie consacrée à la cerise s'est développée. Près de
5000 arbres ont été plantés sur ces hauteurs d'Attar où le climat, ni trop
humide ni trop sec, est idéal pour la culture des cerises de type Gaouar,
Mouska, Bigarreau blanc, Bigarreau noir, entres autres, à la chair sombre et
très sucrée », explique Mohamed, propriétaire d'un verger de cerises à Attar,
qui a planté, en 2008, 1000 cerisiers nains qu'il réussit à cultiver avec
succès dans son verger. « Les cerisiers demandent beaucoup de soins, sont
sensibles aux maladies fongiques et craignent les étés et les printemps très
humides. Cette année, dame nature y a mis un peu du sien, puisque les arbres
n'ont pas été touchés par la pluie de mars et du gel en avril. La production de
cette année est plus importante que l'année passée », remarque ce petit
cultivateur. La cerise la plus précoce (de très bonne saveur) apparaît à la
mi-mai sur les vergers d'Attar. Le début de la récolte commence à la fin mai
(une cerise noire, très bonne et juteuse). La récolte prend généralement début
juin. Le bigarreau est l'une des meilleures cerises de cette région. C'est un
fruit doux, sucré et à la chair ferme et croquante. Cette cerise est très
prisée des consommateurs, de plus en plus exigeants, puisqu'elle offre une
qualité supérieure en termes de goût, de taille, de couleur et de fermeté. Le
cerisier bigarreau a la particularité d'avoir un feuillage ample et une
floraison hâtive. En cette période de cueillette, Attar enregistre une
effervescence sans précédent du fait des va-et-vient de visiteurs et
consommateurs venus déguster la cerise douce et riche en sucre et assez
énergétique auprès de nombreux hommes et enfants qui étalent leurs fruits tout
frais au bord de la route menant vers Lalla Setti et le barrage d'El-Mafrouch.
« C'est une bonne source de fibres alimentaires et de vitamine C. Chaque année
je ramène ma famille pour savourer la cerise toute fraîche de cet endroit.
Mais, je ne comprends pas, malgré son abondance sur les étals, le prix du kilo
de ces beaux fruits aux environs de 500 DA est vraiment excessif », estime un
père de famille de Mansourah.