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Dénonçant leurs conditions de travail déplorables : Les hospitalo-universitaires d'Oran sortent de leur réserve

par Salah C.



En vue du Conseil national du Syndicat national des enseignants et chercheurs hospitalo-universitaires (SNECHU) qui doit se tenir aujourd'hui à Alger, une assemblée générale a été tenue hier au CHU d'Oran avec à l'ordre du jour plusieurs points comme les conditions de travail, les temps complémentaires, le dossier en souffrance des chefferies d'unités ainsi que l'expression solidaire au professeur qui a été suspendu récemment par la tutelle. Les membres du bureau d'Oran du syndicat en question estiment que la priorité demeure les conditions de travail de ce corps qui est en deçà des normes requises du fait que l'on assiste, selon nos interlocuteurs, à leur dégradation continue aussi bien durant les gardes que durant l'activité diurne. «Il est inconcevable qu'un maître-assistant partage la même chambre avec un résident alors qu'il est son propre enseignant et, pire encore, d'utiliser les mêmes sanitaires que les malades», dira sans détours un syndicaliste qui estime que la mise à niveau du CHUO ne signifie pas seulement des aménagements, mais de se pencher sérieusement sur les conditions de travail qui demeurent déterminantes dans l'amélioration de la prise en charge du malade qui est la finalité. Pire encore, souvent, devait préciser un autre représentant syndical, le praticien doit agir dans l'urgence mais avec des moyens dérisoires et par conséquent, «dorénavant, les praticiens n'exerceront leur mission que selon les moyens mis à leur disposition et il ne sera plus question de recourir au système D avec des solutions qui peuvent avoir des complications et où seul le praticien est pénalement responsable. Concernant le dossier des chefferies d'unités, en souffrance depuis 10 ans, en dépit du fait que les représentants de 200 chefs d'unités de la wilaya d'Oran ont traité au cas par cas la régularisation au niveau d'une commission ad hoc mise en place par la tutelle ministérielle, le problème persiste toujours. Pour rappel, ce dossier a été réglé au niveau local, mais demeure inachevé en raison de l'absence de décision de la tutelle ministérielle qui s'en est saisie depuis une année. Cette situation de précarité professionnelle fait dire aux membres du SNECHU qu'il s'agit d'une aberration et que cette question doit être prise très au sérieux par la tutelle avec comme éventualité d'aller vers une régularisation avec effets rétroactifs. Concernant le gel de l'activité complementaire, alors qu'elle a été amendée par les deux chambres du Parlement, les hospitalo-universitaires considèrent ce gel comme illégal assurant que cette pratique est universelle et l'Algérie ne peut en aucun cas faire exception. A propos du dernier point à l'ordre du jour relatif à la suspension jugée «arbitraire» à l'encontre de leur confrère du service de traumatologie et orthopédie du CHU, alors qu'il est reconnu comme une sommité dans cette spécialité, le représentant du SNECHU estime que la décision de suspension est illégale.

Ils signalent a ce titre que, sur le plan de la forme, le praticien a certes pratiqué une intervention dans une clinique privée, mais le malade est décédé dans un service du CHUO où il a été transféré et l'autopsie a conclu que le décès n'est pas dû à l'intervention. Ce qui irrite le plus les hospitalo-universitaires est incontestablement la sur-médiatisation de cette mesure administrative en mentionnant l'identité du praticien alors que pour un dealer, on se limite aux seules initiales. De ce fait, cet antécédent est grave, car il porte atteinte à toute la corporation.