Selon les informations communiquées hier par la vice-présidente du Comité
local de l'ordre des architectes (Cloa) de Constantine, Mme Lamia Djeradi, une
ébauche de partenariat mutuellement bénéfique entre cette corporation et
l'organisme national chargé de piloter le plan de restauration des sites et
monuments de la vieille ville de Constantine va être mise en place et permettra
ainsi aux architectes locaux de pouvoir participer pleinement aux projets
engagés dans ce cadre. «Si cela se concrétise, et nous l'espérons vivement, a
souhaité Mme Lamia Djeradi, la question du chômage induite par l'absence de
plans de charge ne sera plus qu'un souvenir pour les architectes de
Constantine». Notre interlocutrice a indiqué que cette perspective est venue
après la séance de travail que le Cloa a tenu mercredi 21 mai dernier à Alger
avec le directeur général de l'Office de gestion et d'exploitation des biens
culturels (OGEBC), M. Zaccar, et cette réunion a porté sur la nécessité
d'impliquer un grand nombre d'architectes dans les travaux à mener dans le
cadre du plan de restauration de la vieille médina de Constantine. «Il y a
actuellement 21 bureaux d'études sur site et 76 points à restaurer», a-t-elle
noté, en précisant toutefois que ce dernier nombre ne représente nullement tout
le plan de sauvegarde de la vieille ville car ce dernier est plus vaste et plus
important.
«Ce qui montre à l'évidence, a ajouté Mme Djeradi, tout l'intérêt de ce
plan pour nos architectes». Et d'expliquer ensuite que les deux partenaires ont
estimé qu'il fallait impliquer les architectes locaux, qui connaissent leur
ville mieux que quiconque, avec un plan de charge qui permettra de dynamiser le
marché du travail local, et de faire bénéficier l'OGEBC du concours du Cloa
pour toutes les questions d'ordre réglementaire et de contrôle touchant le
travail des architectes, les locaux aussi bien que les étrangers. «Et M. Zaccar
a adhéré à cette proposition et a promis de coopérer pleinement avec l'ordre
des architectes pour trouver des formules visant à faire travailler le maximum
d'architectes sur les chantiers de restauration, en leur permettant d'acquérir
une formation et un savoir-faire aux côtés des architectes étrangers
spécialisés dans le domaine de la restauration», a affirmé la représentante de
l'ordre des architectes. Cette dernière, considérant que le plan de sauvegarde
va au-delà de l'échéance 2015 et s'étendra probablement sur plus d'une dizaine
d'années, a parlé de la perspective ainsi offerte aux architectes locaux
d'avoir des plans de charge sur une longue durée. «Selon le DG de l'OGEBC, a
signalé Mme Djeradi, il y aura dans l'avenir un grand nombre de maisons à
restaurer, lequel tourne autour de 900 unités. Aussi, pour la formule de
travail, on pourrait opter pour des groupements d'architectes formés d'anciens
et de moins expérimentés, pour conduire les projets. Pour l'heure, il y a une
vingtaine de projets qui font l'objet de travaux de restauration et si l'on
intègre deux architectes par projet, cela nous fera bien une soixantaine
d'architectes qui seront recrutés». A propos de l'emploi des architectes
étrangers, M. Zaccar a fait comprendre à ses futurs partenaires que son
organisme a fait appel à leur concours à cause de leur savoir-faire et aussi
dans la perspective du transfert de compétences en faveur des architectes
locaux, mais toujours dans le cadre strict permis par la législation algérienne.
«Si la présence d'un architecte étranger est nécessaire sur chaque point,
expliquera aussi notre interlocutrice, il faut réfléchir sur une formule
réglementaire permettant d'intégrer les architectes algériens aux côtés des
étrangers pour acquérir ce savoir-faire. Quant à nous, en tant qu'ordre des
architectes, notre apport a été jugé très important, notamment sur le plan du
contrôle des architectes», indique Mme Lamia Djeradi. Soulignant dans ce sens
que «c'est la première fois que l'OGEBC tient une réunion avec l'ordre des
architectes dans le cadre du respect des contrats passés avec l'Etat algérien».