Aujourd'hui, à Mostaganem, victime de l'ingratitude et du manque de
considération, Hadj Abdelkader Ould El Bey, grande figure du football national
et international, ayant côtoyé de grands footballeurs tels que Mekhloufi,
Melaksou, Kermali, Maouche, Zidane, Ould Moussa, Soudani, les frères Benaïcha,
Benmohamed et bien d'autres, n'a plus de goût pour la vie. «Depuis la mort
tragique de son fils Habib, qui venait à peine d'entamer une carrière de
navigateur, et le décès de sa femme, Ould El Bey est traumatisé et atteint de
diabète», nous confie Boudjemaâ Djelloul, l'ex-joueur de l'Espérance. Amputé de
la jambe gauche, Ould El Bey (78 ans) se trouve, selon l'un de ses proches,
dans une situation déplorable. ?'Hormis Boudjemaaâ et l'ex-joueur Zidane, quand
il rentre de France, lui rendent visite ou quelques anciens tels que Hadj
Beddiar et Hamida (ex-MCO) ou encore Meziani, l'ex-gardien de but, Gouaïch, les
frères Djaousti, aucun des anciens présidents ou autres responsables ne s'est
inquiété de son sort. Il n'accepte pas ce manque de considération'', nous
a-t-on confirmé. «Lors de sa campagne électorale à Mostaganem, Abdelmalek
Sellal a évoqué un seul nom à Mostaganem, celui de Ould El Bey'', nous a
affirmé un ancien joueur des années 70 de l'ESM. Dommage pour l'ex-libéro de
l'ESM. Celui qui a participé aux deux premières Coupes d'Algérie après
l'indépendance avec son équipe face à l'ESS (1963) et au MC Saïda (1964). Ould
El Bey a été le digne ambassadeur de l'Espérance de Mostaganem après avoir pris
part aux premiers Jeux africains en 1965 à Brazzaville au Congo. Joueur,
capitaine et entraîneur de l'Espérance de Mostaganem, Ould El Bey, en dépit de
ce manque de considération incompréhensible, reste un monument du football
national avec la fierté d'avoir servi l'Algérie. Car personne ne peut effacer
l'histoire. C'est inadmissible d'investir des milliards pour des joueurs ayant
terni l'image de l'Espérance et délaisser un joueur de la trempe de Ould El Bey
qui n'a même pas bénéficié d'une prise en charge médicale dans une clinique
privée ou à l'étranger. Ce sont là les conséquences de l'inconscience, car Ould
El Bey restera à jamais gravé dans la mémoire des sportifs algériens.