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La révision de la Constitution commence à mobiliser les acteurs politiques.
Le pôle des forces du changement a tenu, le 19 mai, une réunion de coordination
de ses activités politiques avec pour thème les propositions de révision
constitutionnelle soumises par le gouvernement et l'invitation adressées aux
forces politiques et sociales de s'associer à leur réalisation. Critiquant
sévèrement la démarche du pouvoir et considérant que les institutions en place
manquent de légitimité, le pôle a décliné l'invitation pour participer au
processus de révision constitutionnelle. Ont participé à cette rencontre des
figures politiques connues, à leur tête le candidat à la dernière
présidentielle, Ali Benflis, Noureddine Bahbouh, Tahar Benbaïbeche, Mohamed
Djahid Younsi, Mehdi Allalou, Djamel Ben Abdesselam, Ahmed Haboussi, Kadri
Hafid Chafik et Oudjedi-Damerdji Nadjia. Cette rencontre a aussi vu la
participation de partis politiques, à savoir l'Union des forces démocratiques
et sociales, Hizb El Fadjr El Jadid, Parti des centristes algériens, Mouvement
Al Islah, Parti du renouveau pour la concorde nationale, Mouvement national El
Amel et le Mouvement des citoyens libres.
Dans son examen des propositions de révision de la Constitution, le pôle des forces du changement s'est voulu plus critique de la démarche entreprise par le pouvoir que de se placer en force de proposition pour le changement. Dans un communiqué rendu public, le pôle des forces du changement considère que «la crise politique et l'impasse institutionnelle dont souffre l'Algérie sont essentiellement une crise de légitimité et de fonctionnement des institutions ». Par conséquent, estiment les rédacteurs de ce communiqué, « les mesures de révision partielle proposées ne sauraient en aucune manière représenter une solution à une crise d'une telle complexité et d'une telle ampleur ». Le pôle a relevé aussi que « l'approche critique fondée exclusivement sur une révision limitée et sélective de la Constitution n'était pas, de toute évidence, la voie la plus indiquée pour la recherche d'une solution à la grave crise politique et institutionnelle à laquelle le pays est confrontée ». Ils estiment également que « de part leur contenu, les propositions de révision constitutionnelle ignorent délibérément la nature et les causes véritables de cette crise politique et institutionnelle ». Pour le pôle des forces du changement, « la finalité et la raison d'être véritables de la révision constitutionnelle procédaient d'une volonté de détourner l'attention du peuple algérien de la gravité de cette crise et d'occulter la voie et les moyens de son règlement effectif et durable ». Après cette analyse et critiques, les participants à cette rencontre ont conclu que « toute la démarche du pouvoir en place relevait plus du souci d'assurer sa propre pérennité que d'une résolution à traiter véritablement de la crise politique et institutionnelle actuelle et à lui apporter la solution consensuelle et rassembleuse qu'elle exige de manière pressante ». Ils ont également conclu que « ce n'est certainement pas à des institutions en manque de légitimité qu'il revenait valablement de modifier la Constitution de la république de manière unilatérale et à leurs convenances particulières ». Ils résument que « le projet du pouvoir en place était loin de s'inscrire dans la véritable tâche nationale prioritaire du moment, en l'occurrence celle du changement démocratique ». Ce changement démocratique commande, selon leur analyse, « comme point de départ le retour à la légitimité des institutions ainsi que leur remise en capacité d'exercer effectivement leurs missions constitutionnelles. Toute autre démarche ignorant ou évitant la prise en charge de cette double problématique est destinée à être sans effet sur la crise politique actuelle ». « Partant de l'ensemble de ces réalités et de ces données », le pôle des forces du changement a réitéré « sa conviction en la nécessité d'un processus politique global, ordonné et consensuel comme cadre de règlement de cette crise dans toutes ses dimensions ». Le pôle regrette que « le projet du pouvoir en place n'offre pas de tel cadre, et en conséquence, ne représente pas une solution inclusive et crédible à l'impasse politique et institutionnelle qui est au cœur d'une telle crise ». |
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