Face aux actes de cyberattaques chinoises, les Etats-Unis ont décidé de tenter la réaction juridique plutôt que de poursuivre la guerre des claviers et des scripts informatiques. Les autorités judiciaires américaines ont inculpé cinq officiers de l’armée chinoise pour «piratage informatique» et «espionnage économique» contre six sociétés américaines. Selon des observateurs, la décision américaine de recourir à la publication des identités des hackers militaires chinois illustre bien l’impuissance des américains à bâtir une muraille électronique pour protéger leur espace numérique. Ainsi, une enquête de la police fédérale américaine a révélé que les militaires chinois ont acheminé des virus vers les serveurs des sociétés américaines pendant près de deux mois. Parmi les entreprises attaquées figurent Westinghouse, US Steel, Allegheny Technologies, Alcoa, ainsi que des filiales de la société SolarWorld. D’autres pirates ont essayé de briser les systèmes de cryptage de Google pour parvenir à la correspondance électronique d’opposants politiques.
Les enquêteurs américains ont découvert que ces attaques provenaient de l’université Jiaotong de Shanghaï et de l’école professionnelle de Lanxiang. Jiaotong est un des meilleurs établissements du pays en informatique, et Lanxiang forme des officiers informaticiens pour l’Unité 61398 du Troisième département de l’Armée de libération du peuple, le nom officiel de l’armée chinoise. En 2009, ce sont des ordinateurs du Congrès qui ont été piratés, selon les autorités américaines, par des pirates obéissant au régime chinois. Dans la même année, Westinghouse, une société américaine spécialisée dans la conception de centrales nucléaires, était la cible d’une intrusion sur son réseau d’ordinateurs. Des données, dont des plans confidentiels de sites nucléaires ont été dérobées. Pour faire face à ce type d’hostilités électroniques, les Etats-Unis n’ont pas vraiment le choix. Ils ont du mal à être juridiquement efficaces, mais cette fois-ci, ils ont réussi à identifier les pirates et l’endroit d’où ils opèrent. L’enquêteur n’aura pas vraiment les outils à sa disposition. C’est la nature du Net : neutralité et décentralisation. Seul alors un organisme totalement international pourrait vraiment avoir une action efficace contre ce type de pratiques. L’ONU par exemple. En attendant, cependant, que les gouvernements des autres pays mettent les serrures aux portes virtuelles.