« A partir
d'aujourd'hui (jeudi : ndlr) la fiche de renseignements pour les voyageurs à
l'aéroport Houari-Boumediène est supprimée» a annoncé le Directeur général de
la Sûreté nationale (DGSN), le général-major Abdelghani Hamel. Une mesure en
direction des voyageurs détenteurs d'un passeport algérien, qui sera élargie
«dans les prochains jours à tous les ports et aéroports» du pays, a ajouté le
patron de la police dans une déclaration à la presse, en marge de l'ouverture
officielle des portes ouvertes sur la Police des frontières, «en vue de
faciliter les procédures de voyage». Une mesure qui concernera aussi les
étrangers dans une autre étape. Plus qu'une formalité administrative, la fiche
de renseignements pour les voyageurs algériens n'avait pas lieu d'être du
moment que toutes les informations demandées sont présentes sur le passeport.
«Une très bonne chose de faite», estime B. Nacer, un businessman de Sidi
Bel-Abbès, appelé à voyager plusieurs fois par mois à l'étranger. «Je pense que
l'Algérie est l'un des rares pays au monde si ce n'est le seul qui exige une
fiche de renseignements à ses propres citoyens à l'entrée et au sortir du
territoire», dira-t-il encore s'étonnant de ce «flicage» alors que dans
d'autres pays, également sous pression sécuritaire, à l'image de la Turquie ou
de la Tunisie, cette mesure n'a pas lieu d'être. La suppression de cette
procédure administrative permettra certainement de fluidifier le passage aux
guichets des «Pafistes» et d'accélérer la sortie des passagers qui se plaignent
souvent de la lourdeur des formalités. «Je trouve que c'est une bonne chose.
C'est un casse-tête et lors de mon dernier voyage de retour d'Alicante, il y
avait trois vols qui arrivaient en même temps et il n'y avait pas assez de
fiches de police, il fallait voir la pagaille !», témoignera Fella, elle aussi
habituée aux déplacements à l'étranger. «Ce qui est certain c'est qu'on
n'assistera plus à cette course pour les fiches et cela facilitera la vie aux
personnes âgées et aux analphabètes », soulignera Nora, la trentaine, une professionnelle
du «cabas». L'autre grief soulevé par les voyageurs nationaux est l'absence de
couloirs d'entrée exclusivement pour les Algériens comme cela se fait ailleurs
dans les aéroports étrangers. «Pourquoi pas des guichets spéciaux pour nous les
Algériens», s'interrogera encore Nacer. Cette mesure trouve grâce aux yeux des
voyageurs algériens qui espèrent secrètement d'autres mesures à même de leur
faciliter leurs déplacements à l'étranger comme l'allègement des contrôles
sécuritaires qui ont tendance à se répéter sur un itinéraire ne dépassant pas
les cent mètres. «On se fait contrôler à l'entrée de l'aéroport, puis en
passant devant les guichets de la police des frontières, ensuite la douane puis
à l'entrée de la salle d'embarquement et à l'embarquement dans l'avion»,
résumera Nora qui attend d'autres facilitations pour réconcilier les Algériens
avec leur Administration.