
Sécurité alimentaire et qualité nutritionnelle, l'hygiène et la sécurité
sanitaire des aliments, suivis des aspects socioéconomiques et autres, sont les
thèmes qui ont été abordés et débattus hier au cours d'un Colloque
international sur la restauration collective durable (CIRCD 2014), organisé
conjointement par les universités Constantine 1 et 3 de Constantine, l'INATAA
et avec la participation d'organismes internationaux tels que la Chaire de
l'Unesco, l'OMS et d'autres. Ce colloque de deux jours, les 12 et 13 mai, s'est
ouvert, hier matin, au bloc pédagogique 500 places Tidjani Haddam de
l'université Constantine 1. Interrogé avant l'ouverture des travaux du
colloque, M. Khenancha Djamel Eddine, enseignant-chercheur en nutrition à
l'INATAA, chercheur au niveau du laboratoire alimentation, nutrition et santé
de l'université 1, nous a indiqué que c'est un thème qui intéresse les mondes
du travail, scolaire et universitaire. «Il s'agit pour nous de faire d'abord un
état des lieux pour tenter de définir les meilleures actions susceptibles d'améliorer
de manière durable la restauration collective dans les entreprises et les
institutions publiques pratiquant la restauration collective (écoles,
universités, etc.)». Le débat engagé tout de suite après la première
communication faite justement sur l'état des lieux de la restauration scolaire
et universitaire en Algérie a fait apparaître, en effet, que les 3 secteurs les
plus importants où la restauration collective est pratiquée sont bien
l'éducation nationale qui rassemble à elle seule 80% de consommateurs, soit un
peu plus de 2 millions d'élèves en Algérie. Pour Constantine, sur près de
600.000 élèves, 400.000 sont concernés. Aussi, un accent particulier a été mis
sur l'adéquation des besoins avec les moyens financiers «car, a dit un
participant, le défi à relever est d'arriver à proposer des menus équilibrés
avec les budgets dont on dispose. Ce qui n'est pas toujours évident». Les
problèmes ou les conditions dans lesquelles les enfants ou les travailleurs
mangent ont occupé également l'essentiel des débats. A la fin de la première
séance de la matinée, M. Khenancha nous confiera : «Il est indéniable que
l'initiative de ce colloque a fait bouger un peu les choses et provoqué une
prise de conscience chez beaucoup de gens que l'université possède des
compétences en la matière dont il faut en profiter.
Il faut vous signaler que nous avons avec nous des inspecteurs de
l'alimentation scolaire qui ont été incités à participer à cette rencontre par
la direction de l'éducation, des universitaires, des médecins scolaires ainsi
que des intendants d'entreprises».
Un autre aspect du problème touchant aux produits alimentaires a été
soulevé : la cherté des denrées sur le marché local. «C'est trop cher !», ont
estimé des participants qui ont déploré le manque, comme dans certains pays, de
dispositifs tendant à rapprocher les producteurs des établissements
consommateurs, pour trouver des filières directes d'approvisionnement, des
filières courtes autant que possible. Et ils se sont proposé de réfléchir sur
ces aspects et élaborer des recommandations pour l'avenir. «Dans ce colloque de
courte durée, nous ont confié les organisateurs, on ne peut pas tout aborder
car il y a tellement de choses à dire, mais si ce colloque nous permet de mieux
nous organiser à l'avenir pour travailler de manière régulière et permanente,
ce serait déjà pas mal». Et au lieu que ça soit conjoncturel en organisant une
rencontre tous les deux ans, il faudrait penser à instaurer un réseau de
travail permanent. Et en guise de conclusion, nos interlocuteurs ont souligné
le fait que le système d'alimentation collective en Algérie, aux contours
encore flous, n'est pas bien maîtrisé. Il y a encore beaucoup à faire au niveau
de l'hygiène, des équilibres nutritionnels, au niveau de l'élaboration des
menus, au niveau des cahiers des charges pour l'approvisionnement en denrées
alimentaires, comme au niveau de la formation du personnel.