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Le complexe sidérurgique Tosyali, se trouvant dans la nouvelle zone
industrielle de Bethioua, est secoué par une grève depuis samedi dernier. Dans
un premier temps, c'est l'ensemble des travailleurs algériens qui ont observé
ce mouvement de protestation qu'on peut qualifier de spontané, puisque aucun
préavis de grève n'a été déposé au niveau de l'inspection du Travail de
Bethioua, notamment. Mais hier, le personnel de l'administration s'est rétracté
et a rejoint son poste de travail. Suite aux menaces de représailles proférées
par la DRH, «les administrateurs» se sont pliés et ont rejoint leur poste, nous
assure une source de l'intérieur de ce complexe. Quant aux travailleurs de la
production, ils sont restés regroupés en dehors de l'usine. Dans la matinée
d'hier, un syndicaliste a refusé de répondre à nos questions parce qu'il était
en conclave avec l'administration, selon ses dires. Il faut préciser qu'il y a
à peine quelques semaines, cette usine, qui n'est pas à son premier bras de
force entre l'employeur et les travailleurs, s'est dotée d'une section
syndicale sous l'égide de l'UGTA. Or, cette section est désormais décriée par
les travailleurs qui voient en elle «un instrument aux mains de la DRH». C'est
justement une des raisons du débrayage actuel. Selon des travailleurs que nous
avons réussi à joindre par téléphone, la plateforme des revendications déposée
il y a plusieurs semaines n'a pas avancé d'un iota. Bien au contraire, le
climat social à l'intérieur de l'usine s'est davantage détérioré et la DRH «ne
prend pas de gants pour licencier ou traduire des travailleurs devant le
conseil de discipline», assure-t-on.
D'autres voix réclament déjà le renouvellement de la section syndicale. Mais les travailleurs semblent très divisés et visiblement mal ou pas du tout encadrés. Il faut noter que jusqu'ici, le débrayage des travailleurs de la production n'a pas influé sur le fonctionnement de l'usine. Jusqu'ici, les Turcs assurent le plus normalement le fonctionnement de l'usine. Précisons qu'il nous a été impossible de contacter un quelconque responsable du complexe, tous en réunion. Rappelons que le 8 octobre 2013, une grève sauvage a paralysé l'usine. Lors de ce mouvement, les travailleurs excédés ont décidé la fermeture de l'accès de l'usine. Il a fallu l'intervention des instances locales de l'UGTA et de l'inspection du Travail pour débloquer la situation. Ce qui s'est traduit par la mise sur pied d'une section syndicale. Aussi, un ressortissant turc travaillant dans cette usine a perdu la vie suite à un accident de travail survenu dans un des ateliers de ce complexe. Sa mort a jeté l'émoi au sein du collectif des travailleurs qui avaient observé un arrêt de travail de quelques heures pour honorer sa mémoire et réclamer des conditions de travail plus sécurisées. |
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