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Retards dans l'affectation du budget de la santé : Des paramédicaux sans salaire depuis 7 mois

par Sofiane M.



Les paramédicaux recrutés en 2013 dans plusieurs établissements sanitaires à travers le territoire de la wilaya sont sans salaire depuis sept mois en raison de «retards dans l'affectation des budgets de fonctionnement comprenant les salaires et les dépenses de fonctionnement». Les jeunes recrues qui avaient espéré que leurs paies soient versées au début 2014 ont commencé au fil des mois à déchanter. Nombreux d'entre eux sont obligés de s'endetter auprès de leurs proches pour couvrir les frais de transport pour se rendre à leur lieu de travail. Une situation qui est appelée à s'exaspérer davantage dans les prochains mois vu que les délégués des jeunes paramédicaux qui se sont rendus la semaine écoulée à la Direction de la Santé (DDS) ont été informés que les salaires devront être versés...mi- 2015 ! La mauvaise nouvelle est tombée comme un couperet sur les délégués des jeunes paramédicaux. Le retard concerne en particulier les paramédicaux de l'établissement hospitalier spécialisé en pédiatrie EHS Boukhroufa-Abdelkader. Des dizaines de paramédicaux (aides-soignants, infirmiers...) ont pris d'assaut mardi dernier la Direction de la Santé dès 9h00 du matin pour dénoncer ce retard. Il y avait parmi les contestataires des soutiens de familles et de nombreux jeunes issus de familles démunies.

Les délégués, qui s'étaient entretenus mardi avec des responsables de la DDS, sont revenus non seulement bredouilles mais le comble est qu'ils avaient appris que les salaires seront débloqués dans onze mois. «C'est indigne ! 18 mois pour avoir notre premier salaire !», lancent en colère des délégués. Nombreux jeunes paramédicaux estiment qu'ils ne pourront jamais tenir sans salaire jusqu'à 2015. Ils réclament le versement d'une partie de leurs salaires pour couvrir au moins leurs besoins essentiels (transport, subsistance...). Il importe de noter, à ce propos, que ces retards dans l'attribution des budgets de fonctionnement ne concernent pas seulement les jeunes recrues mais même le personnel titulaire de plusieurs établissements sanitaires a constaté depuis 2012 que les rémunérations sont versées plusieurs jours en retard.

Depuis la révision à la hausse des salaires, des retards sont signalés chaque mois pour le versement de la paie. Le SG de la section syndicale UGTA du centre hospitalo-universitaire d'Oran, contacté par téléphone, précise que les représentants des travailleurs sont contraints de se rendre chaque mois à la recette pour presser les responsables de verser les salaires. Les médecins résidents de l'hôpital d'Oran avaient d'ailleurs menés ces derniers mois plusieurs actions de protestation pour dénoncer le retard dans le versement de la paie et des primes de garde, rappelle-t-on.