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Réactions au nouveau gouvernement : Entre «satisfaction» et «faillite du système»

par M. M.

Le RND est pleinement satisfait de la nomination du nouveau gouvernement et demande «l'implication des partis politiques». Le RCD, par la voix de son secrétaire national chargé de la communication Atmane Mazouz, estime que le «pouvoir» a fait jouer le «clientélisme». Quant au MSP, son président Abderrezak Mokri trouve que la composante du gouvernement exprime la «faillite du système» et s'interroge sur l'absence dans la nouvelle équipe de Sellal des partis politiques qui ont eu la majorité aux législatives de 2012.

Selon Atmane Mazouz du RCD, «la composante du gouvernement est une copie de la carte clanique et génétique du système qui se chargera du maintien du statu quo». «Le pouvoir a puisé encore une fois dans les rangs du petit club de sa clientèle», estime le secrétaire national chargé de la communication du RCD qui «ne se fait aucun mystère sur les intentions d'un gouvernement sans assise légitime et produit d'une arnaque électorale et piraterie politique». Le RCD prédit une aggravation de la situation du pays. «Par ce nouveau montage gouvernemental, les Algériens ont cette certitude que les difficultés du pays vont s'aggraver et qu'il est illusoire d'espérer, avec ce pouvoir, une sortie sans risques majeurs face aux sombres perspectives qui guettent le pays. Ce gouvernement, comme les précédents, ne servira qu'à cafouiller devant le blocage latent de tout un système. Avec un chef d'Etat impotent et incapable de suivre le quotidien des affaires de la nation, ce gouvernement ne sera qu'un simple instrument entre les mains des mandataires du palais d'El-Mouradia», affirme encore M. Mazouz, dans une déclaration écrite.

Pour le président du MSP, ce gouvernement est le signe d'un «blocage politique total». Joint au téléphone, Abderrezak Mokri, estime que ce gouvernement «ne répond à aucun aspect politique». Il s'étonne que le nouvel exécutif marque «l'absence totale de partis politiques». «C'est à se demander pourquoi ont eu lieu les élections législatives de 2012», ajoute notre interlocuteur qui s'étonne de l'absence du FLN et du RND dans la composition du gouvernement. M. Mokri considère qu'il s'agit d'un gouvernement de «récompense pour ceux qui ont mis beaucoup d'efforts à gonfler les résultats (des élections présidentielles, ndlr) et non un gouvernement de compétences». Mais, globalement, Mokri estime que ce gouvernement «n'est qu'un détail». Le plus important, dit-il, c'est d'aller vers «la conférence nationale de transition démocratique» que la coalition de plusieurs partis politiques, dont le RCD et le MSP, et des personnalités nationales, comme Benbitour, compte organiser, «d'ici fin mai».

De son côté, le RND estime que la «la mise en œuvre du programme du président Bouteflika dans ses volets économique et social échoit à l'Exécutif, il n'en demeure pas moins qu'elle requiert le soutien des partis politiques qui ont défendu ce programme par conviction», a affirmé Mme Nouara Djaafar, chargée de la communication et porte-parole du RND dans un communiqué rendu public lundi à l'occasion de l'annonce de la composante du nouveau gouvernement. «Pour le RND, continuer à soutenir le programme du président de la République est une question de principe qui n'obéit à aucun calcul, hormis celui de permettre à l'Algérie de poursuivre sa marche sur la voie des réformes et de l'approfondissement du processus démocratique dans le sens de la préservation de sa sécurité et de sa stabilité», a-t-elle souligné. L'ancienne ministre a également tenu à «exprimer la satisfaction du RND quant à la consolidation de la place de la femme au sein de la nouvelle composante de l'Exécutif».