Le débat sur la nouvelle précarité énergétique algérienne a été escamoté par une élection présidentielle escamotable. Mais il revient par la lucarne. Celle de la publication par Alnaft de chiffres sur les nouvelles réserves découvertes d’hydrocarbures en Algérie. Ils devaient être rassurants sur le devenir des réserves prouvées. Ils ne le sont pas. Un expert, le professeur Mebtoul, les qualifient même d’insignifiantes. La précarité est d’autant plus aux portes que la consommation domestique de gaz et d’électricité ne ralentit pas de galoper. Signe que les temps ont changé, Sonatrach a choisit, la semaine dernière, de mieux valoriser son gaz plutôt que de prendre des actions supplémentaires dans Fertial, la joint venture avec les espagnols dans la filière des fertilisants. Un accord différent que celui sur Djezzy. Qui annonce le gaz plus rare et donc moins facile à offrir en cadeau pour attirer les investisseurs. Les temps changent mais pas à la bonne allure pour la bourse d’Alger qui redoute que la promesse d’ouverture de capital de Moblis et de Ooredoo ne tarde à se concrétiser. La place a besoin des titres populaires que seront ceux des opérateurs de la téléphonie pour bouger enfin. De même le temps est long pour les investisseurs algériens qui veulent tenter la croissance à l’étranger. Ils se contenteront de reprendre cet argument : l’assouplissement de la législation des changes a dopé la conquête de l’Afrique sub-saharienne par les investisseurs marocains. Les dividendes reviennent au pays. Mais peut être que l’Algérie n’a pas besoin d’investir ailleurs. Il y a tant encore à faire au pays. Réduire, par exemple, l’écart entre les taux d’intérêts et la rémunération des dépôts. Un écart pointé comme une des explications aux bons résultats des banques algériennes. Merci pour elles.