|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Pour les commerçants du quartier "Plateau St Michel" d’Oran, la 3G n’a pas vraiment boosté le marché des smartphones et des tablettes. Les affaires marchent bien, mais le boom attendu est à relativiser. Explications…
Les commerçants des produits électroniques qui ont généreusement cru aux prévisions de hausse considérable des ventes de smartphones et tablettes sont déçus. Après quatre mois du lancement de la 3G, le boom attendu se fait désirer. Selon eux, s’il est vrai que la décision du lancement de la technologie 3G avait suscité beaucoup d’intérêt et d’espoir de la part du public mais aussi de la part des commerçants des produits de la téléphonie mobile, "les offres proposées par les opérateurs ont fini par, graduellement, rebuter une bonne partie des utilisateurs potentiels qui jugent les formules proposées trop chères pour des offres limités". C’est en substance, le discours ambiant chez la plupart des commerçants rencontrés dans le quartier de "Plateau St Michel" d’Oran, la Mecque des appareils de la téléphonie mobile et autres à accessoires, qui attire même des clients des wilayas limitrophes. Outre les offres "pas très convaincantes", ce qui a réduit l’affluence attendue vers l’achat de smartphones et tablettes c’est l’absence d’une réelle concurrence n’a pas permis une "guerre" des prix. Car, il faut noter que le découpage fait par l’Appel d’offres de l’ARPT, fait que durant la première année, les usagers de certaines wilayas devront se contenter d’un seul opérateur pour la 3G. La tablette marche «fort» Néanmoins, à défaut du boom annoncé, les commerçants sont contents que la 3G ait permis de relancer le marché des smartphones et tablettes. Dans ce quartier "Plateau St Michel" d’Oran, on trouve quasiment de toutes les marques de smartphones et tablettes, des stars comme Apple et Samsung, aux moins connues comme Wiko. Du haut au bas de gamme. Et à de larges éventails de prix. Fait marquant qui mérite d’être souligné, c’est la tablette, particulièrement celle dotée d’un compartiment pour une carte SIM permettant une connexion 3G, qui est devenue en l’espace de quelque mois, le produit phare de toute la gamme de solutions Android. Pour Toufik, jeune gérant d’un magasin sis à la rue des frères Niati, les ventes de tablettes dépassent largement celles des smartphones (toutes marques confondues). "Je peux vous dire, sans risque de me tromper, que nos ventes de tablettes représentent 60% de l’ensemble des produits écoulés concernant la 3G", dit-il. "Si dans le passé, ce produit était plutôt réservé à un public de connaisseur, et surtout qui les gens ayant les moyens financiers, aujourd’hui, tout le monde ou presque s’y met. Les prix des tablettes varient de 7.000 DA jusqu’à 100.000 DA. Ce prix est défini par les performances du produit (taille de l’écran, la nature du processeur et la mémoire vive - RAM), par sa marque, et son origine. De plus en plus de parents viennent accompagnés de leurs enfants qui, souvent, choisissent eux même les marques à acheter", ajoute notre interlocuteur. Certains revendeurs mettent en valeur les tablettes en ventant le nombre d’applications embarquées, dédiées à des apprenants jeunes dans des domaines aussi divers qu’intéressants : langues étrangères, sciences, mathématiques. Mais, outre cet aspect fonctionnel avéré de la tablette, un effet de mode est également présent, estime ce même commerçant. "C’est devenu en effet, ‘fun’ d’avoir toujours à portée de main sa tablette, où on y met sa musique, ses photos, ses jeux, et même ses livres, voire des cours téléchargés sur Internet", explique-t-il. Un indice qui peut témoigner de cet intérêt grandissant. De plus en plus d’usagers du tramway d’Oran "feuillettent" tranquillement des livres électroniques (e-book) sur leurs tablettes, s’ils ne sont pas connectés à Internet ou ne s’adonnent pas simplement à leur jeu préféré, le temps d’arriver à la station de destination. La contrebande, principal fournisseur du marché ! Les marques de smartphones et tablettes proposées au marché du quartier "Plateau St Michel" sont de diverses origines. Certaines, en particulier les marques contrefaites, sont introduites via des réseaux informels. Mais de cet aspect, les commerçants sont très réticents d’en parler, laissant même paraître une certaine "méfiance", même devant une carte de presse. De manière détournée, c’est au milieu d’une discussion à bâtons rompus que l’un d’eux fait cette confidence : "Vous savez, une grande majorité des produits proposés sur le marché sont issues de la contrebande", lance-t-il. Difficile à croire, mais surtout à vérifier cette ampleur de la contrebande ! Il est néanmoins possible de constater que nombre de marques ne portent pas sur leurs emballages la mention "Agréé par l’ARPT". Ce qui laisse penser que le régulateur n’a pas été sollicité pour accorder son agrément nécessaire pour tous les smartphones et seulement pour les tablettes 3G/4G. Par ailleurs, il ne faut pas être expert pour constater que certains produits sont contrefaits. Soit lorsque le prix est très inférieur quand il s’agit de marques prestigieuses comme Apple, Samsung, et Nokia. Ou bien au caractère évident de la contrefaçon. Mais un consommateur même "non initié" arrive à distinguer assez facilement un Samsung Galaxy S4 original d’une imitation qu’on ne peut qualifier que de grotesque. Pour d’autres produits, moins connus, il est revanche très difficile d’authentifier le vrai du faux. Selon un commerçant de la rue du Dr. Benzerdjeb, le pays de fabrication mentionné à l’intérieur de l’appareil n’est pas nécessairement un gage de garantie. Un produit fabriqué en Chine pourrait être original alors qu’un autre portant la mention "made in South Korea" peut s’avérer contrefait. Pour ce professionnel, le premier indice qui pourrait renseigner le consommateur sur l’originalité du produit est incontestablement son prix. Un produit original est naturellement beaucoup plus cher ! |
|