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L'enquête
judiciaire sur le détournement d'importantes sommes d'argent, qui s'élèvent à
plusieurs millions de centimes, au niveau du Centre de transfusion sanguine
(CTS) du CHU d'Oran, où sont impliqués deux employés de ce centre pour
malversations dans la comptabilité de la vente de poches de sang à des
cliniques privées, vient de connaître une première conclusion. En effet, les
deux employés en question ont été présentés devant le parquet et placés sous
mandat de dépôt. Ils seront jugés, aujourd'hui, au niveau du tribunal
correctionnel d'Oran (Cité Djamel).
Pour la genèse de cette affaire, une inspection financière diligentée par la direction générale du CHU d'Oran au Centre de transfusion sanguine (CTS) avait dévoilé un important détournement d'argent au niveau de son bureau de réception. Sans avancer le moindre montant, l'attaché de presse du CHU avait précisé que ces fuites ont été observées durant le dernier trimestre de l'année 2013. Comme disposition urgente, la direction générale avait instruit l'inspection relevant de son département financier d'approfondir son investigation en remontant jusqu'à l'année 2011. La même source a indiqué que le CTS a conclu des conventions avec des cliniques privées qui viennent s'approvisionner en sang pour leurs besoins et le centre constitue également un prestataire pour les particuliers qui viennent chercher le sang pour les besoins de leurs malades. Il faut préciser que pour une paire de poches de sang, le prix est estimé à 4.500 DA et que ce prix ne concerne pas le sang, mais juste la poche de sang payée par le CTS à raison de 2.500 DA l'unité, un prix auquel s'ajoute celui des réactifs utilisés pour sa préservation. La même source explique le procédé utilisé par les auteurs du détournement et qui consistait à sous-facturer sur le registre de régie les poches écoulées. En clair, pour une poche de sang vendue à 2.500 DA, la somme portée sur le registre n'était que de 100 DA ou 150 DA. Sachant que le CTS du CHU constitue une banque de sang à vocation régionale, le nombre de pochettes de sang écoulées demeure important. A l'issue de ce scandale, la direction générale avait déposé plainte auprès du parquet qui se charge d'approfondir l'investigation afin de déterminer les auteurs de ce détournement. Parallèlement, la DG du CHU avait entamé une enquête administrative dans le but de sanctionner tout le personnel qui a été en charge du bureau de réception durant cette période, à savoir le dernier trimestre 2013, en attendant les résultats de l'enquête s'étalant jusqu'à 2011 et les conclusions de la justice. Dans le même contexte, la direction générale mène des enquêtes similaires pour pas moins de neuf (09) bureaux de réception tels que le laboratoire central, la clinique dentaire, le service de traumatologie de Fellaoucen, la clinique Laribère et bien d'autres. Ce scandale, qui en appellera certainement d'autres, a été précédé par une autre affaire de détournement de fil chirurgical découvert aux UMC au début de l'année en cours. L'affaire a éclaté suite à la prise en flagrant délit de vol de trois boîtes de fil chirurgical au niveau du même service par un agent paramédical qui les avait dissimulées dans une poubelle pour les récupérer à sa sortie. Les agents de sécurité avaient constaté le fait et avaient alerté la direction qui a procédé à la suspension de l'agent. Une inspection inopinée et plus approfondie en présence de la direction de l'établissement et de la pharmacie centrale a permis de passer au peigne fin le service et qui a été concluante en ce sens qu'elle a mis à nu le détournement d'un important stock pouvant couvrir les besoins de tous les services du CHUO pour une durée de 6 mois. Par ailleurs, deux nouvelles affaires de vol de matériels et de produits médicaux viennent d'être mises à nu par l'administration de cet hôpital. Il s'agit, selon les informations fournies par le DG de l'hôpital d'Oran lors de la visite du ministre de la Santé à Oran, il y a environ une semaine, du vol de produits réactifs détergents au niveau de la maternité (service ex-Marfan), conditionnés dans des jerricans de 10 litres, ainsi que du vol d'une «importante quantité» de feuilles de plomb utilisées dans la protection en radiologie contre les radiations ionisantes pour doubler les plafonds, sols, portes et cloisons de locaux destinés à des activités de radiodiagnostic et radiothérapie. Une troisième affaire vient d'être mise à nu par l'administration de cet hôpital, qui concerne, celle-ci, le vol d'un lot de matériel informatique au niveau du service d'épidémiologie et de médecine préventive. Ces dossiers ont été transmis à la justice par la direction générale du CHU d'Oran, avec dépôt de plainte et constitution en partie civile, a ajouté le même responsable. |
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