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Bouteflika veut une constitution consensuelle

par G. O.

Dans son discours d'investiture, le président de la République promet qu'il appellera les personnalités, représentants de la société civile et instances politiques du pays à une concertation autour de la révision de la Constitution.

Il fera savoir que «le premier» de ses engagements «est de travailler avec vous pour la préservation de la stabilité du pays».  Il rappellera  que «la main de l'Algérie demeure tendue à ses enfants égarés que j'appelle de nouveau à revenir dans leur foyer». Il affirme à ce titre que «la réconciliation nationale reste ma priorité». Mais préviendra qu'«en même temps, la loi sanctionnera tout acte terroriste contre la sécurité des citoyens et des biens». Il promettra au reste du monde que «nous demeurons un partenaire loyal pour la lutte contre le terrorisme, dans le respect des principes guidant notre politique étrangère». Il notera ainsi que «fidèle à son credo de non-ingérence, l'Algérie sera également solidaire de ses voisins et frères, au service de leur stabilité dont la sienne est inséparable». Il appelle «tous nos compatriotes à l'effet de placer l'intérêt national au-dessus de toutes divergences ou différences politiques, au demeurant parfaitement admissibles en démocratie». Il estime que rien ne peut se faire «sans une entente nationale forte, qui sera la meilleure protection du pays contre toute entreprise hostile pouvant le menacer de l'extérieur». C'est à cet effet qu'il promet de relancer «sous peu, le chantier des réformes politiques qui aboutira à une révision constitutionnelle consensuelle». Bouteflika compte convier «à cette entreprise de première importance,  les forces politiques, les principales représentations de la société civile, ainsi que les personnalités nationales». Entreprise qu'il conditionnera par «le respect des principes fondamentaux que la Constitution elle-même met à l'abri de toute remise en cause (islam, arabité, amazighité)». Il affirme alors que «sans préjudice des avis des participants à la concertation que nous organiserons, la révision de la loi fondamentale sera notamment destinée au renforcement de la séparation des pouvoirs, à conforter l'indépendance de la justice et le rôle du Parlement, à l'affirmation de la place des droits de l'opposition et à garantir davantage les droits et libertés des citoyens». Il promettra, par ailleurs, l'ouverture d'autres chantiers «notamment pour améliorer la qualité de la gouvernance, faire reculer la bureaucratie au bénéfice des citoyens et des opérateurs économiques». Gouvernance qui assurera, selon lui, «une décentralisation appuyée sur une démocratie participative qui associera mieux la société civile à la gestion locale». D'autres promesses : «la réforme de la justice, la lutte contre les crimes économiques, à leur tête le fléau de la corruption, la protection des cadres gestionnaires dans l'accomplissement de leurs missions, le renforcement de la sécurité des citoyens et de leurs biens contre toutes les formes de banditisme et de violence». Il fera savoir que son nouveau plan quinquennal d'investissements publics sera «plus dense au profit de tous les secteurs et de toutes les régions du pays, englobera aussi de nouvelles mesures en faveur des wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux ainsi que les régions montagneuses». Economie plus diversifiée, lutte contre les disparités régionales, valorisation des potentialités agricoles et touristiques du pays et autres échanges équitables entre les pays voisins, figurent dans le programme de Bouteflika. Il promettra aux jeunes la disponibilité de l'Etat de les aider et de les accompagner davantage à travers les dispositifs à l'emploi et à la formation. Il assure les organisations régionales (Ligue arabe et Union européenne) et internationales du respect des engagements qui les lient à l'Algérie.