Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Un nouveau souffle pour les greffes rénales

par A. Mallem

« Dans le cadre d'un programme national de greffe rénale, l'établissement hospitalier de santé (EHS) Daksi peut réaliser plus d'une centaine de greffes par an à partir de reins pris sur cadavres », nous a déclaré hier le professeur Abderrezak Dahdouh, chef du service d'urologie et de transplantation rénale, en marge d'un workshop de deux journées organisé par son établissement sur la technique de traitement des lithiases rénales. « Nous aurions aimé qu'il y ait vraiment un programme national de greffe qui ne doit pas s'arrêter à la transplantation de vivant à vivant. Et depuis la création de l'Agence nationale des greffes nous sommes dans l'attente du démarrage de la greffe rénale à partir de cadavres, parce que c'est la seule qui puisse régler les problèmes de tous ces insuffisants rénaux qui sont en attente d'un rein », a-t-il expliqué en pensant qu'actuellement la corporation des néphrologues a remarqué qu'il y a un nouveau souffle qui vient d'être donné à cette agence nationale de greffe. «Et nous attendons à ce qu'il y ait du nouveau cette année», a espéré le professeur Dahdouh. Et d'ajouter qu'au niveau de la clinique Daksi de Constantine, comme dans toutes les structures similaires d'Algérie, les néphrologues sont dépendants de ce programme national. «Nous avons une liste de malades, a poursuivi notre interlocuteur, et, à l'heure où je vous parle, nous avons exactement 5 malades qui ont des donneurs apparentés et peuvent bénéficier de reins à partir d'un parent vivant. Ceux-là, seront greffés au courant des mois de mai et juin 2014. Ensuite, nous allons attendre le recrutement d'autres malades qui viennent avec un donneur apparenté». Selon ce praticien, les malades dialysés à travers l'Algérie dépassent les 18000. Dans ce chiffre il faut compter pratiquement la moitié qui peut bénéficier d'un rein à partir d'un cadavre. Pour sa part, la clinique de Daksi accueille les malades à travers toute l'Algérie, et le professeur Dahdouh a estimé qu'on ne doit pas s'arrêter au donneur vivant apparenté. « A raison de deux greffes par semaine, dit-il, nous pouvons dépasser la centaine dans l'année. A condition qu'il y ait des équipes toujours disponibles, engagées et dans le cadre d'un programme national de greffe ». Cela est réalisable sans que le reste des activités chirurgicales, urologiques ou néphrologiques, s'arrête. Revenant à la technique de traitement des lithiases rénales, thème du workshop organisé les 27 et 28 avril, le Pr. Dahdouh a expliqué que celle-ci porte surtout sur les lithiases rénales coralliformes qui obéissent à certains critères.

«Du fait qu'elles soient de grosses lithiases, a-t-il souligné, elles prennent toutes les cavités du rein. Elles provoquent sur le plan chirurgical un délabrement important du rein. Mais, avec cette technique, on n'ouvre pas le rein en entier, mais on fait juste une petite ouverture pour casser le calcul par ultrasons, ou bien par laser directement à travers une percée pratiquée sous anesthésie. Soit on retire le calcul par copeaux, soit il est pulvérisé et il disparaît. Cette technique s'appelle la néphro-litotomie percutanée c'est-à-dire à travers la peau. Et de terminer en disant que cette opération se fait souvent avec les urologues de la clinique, les urologues de la région et toujours avec une coopération algéro-tunisienne». Et dans le cadre de la formation de néphrologues, notre interlocuteur dira, «nous avons démarré avec l'hôpital Rabta de Tunis et nous continuons ce programme jusqu'à ce que les gens arrivent à maîtriser réellement cette technique et deviennent autonomes».