A l'occasion de la
célébration de la journée nationale des personnes âgées, le département des
sciences humaines et sociales de l'université Alkli Mohand Oulhadj et en
étroite collaboration avec le foyer des personnes âgées, vient d'organiser une
journée d'étude sur la sensibilisation des services en charge des personnes
âgées. C'est au niveau de l'auditorium de l'université que la rencontre a eu
lieu dans la matinée d'avant hier en présence d'universitaires, médecins,
éducateurs spécialisés, et étudiants, que la conférence a été entamé. La
première intervenante à avoir pris la parole, est Mme Boumadjen Saliha
enseignante au département des sciences humaines et de sociologie. Cette
dernière est intervenue sur le thème de «La sociologie de la personne âgée»,
pour faire savoir que le sujet en lui même relève d'une nouvelle spécialité qui
a été introduite et qui fait l'objet désormais, d'études et d'enseignement à
l'université. Selon l'oratrice, comme l'Algérie est en pleine transition
démographique, des implications sur la structure de la population algérienne
sont inévitables. C'est le même avis du professeur Chibane qui la relayé en
développant avec plus de détails le thème des «Aspects démographiques et leurs implications
sur la population algérienne». Il fera connaitre que le nombre des personnes
âgées dans le monde est de 600 millions, celui ci croit au rythme de 2 % par
an, et que son nombre varie d'une région à une autre. Se basant sur des données
d'organismes qualifiées dans le monde tel que l'organisme mondial de la santé
(OMS) qui définit que la proportion des personnes âgées augmentera de 20 % à
l'horizon 2050. Pour le volet médical, des médecins ont apporté leur
contribution, mettant en avant les effets négatifs du vieillissement de la
personne. Particulièrement, l'atteinte de son système nerveux, la réduction du
sommeil, la diminution de la sensation de la soif, le risque du syndrome
confusionnel, de l'instabilité posturale qui le force à utiliser la canne avec
l'âge, l'hypertension artérielle, le flux salivaire, le trouble du langage, la
confluence de la cage thoracique qui provoque le manque d'oxygène, diminution
de la force musculaire, fragilité osseuse, diminution de l'audition, de
l'acuité visuelle, amincissement du cartilage? En tout, un vrai naufrage qui
s'annonce progressivement si des mesures préventives ne sont pas prises, et si
le malade c'est-à-dire la personne âgée n'est pas bien entourée. De l'avis des
médecins, c'est que trop de personnes âgées sont laissées à l'écart du fait de
leur âge, et de leurs maladies qui s'annoncent inévitablement parfois. Donc le
seul conseil pour eux c'est d'accompagner tous ensemble nos personnes âgées
pour qu'elles vivent bien leur vieillesse. Certes dans la ville de Bouira, il
existe un foyer d'accueil pour les personnes âgées, doté de toutes les
commodités de vie et d'accompagnement médical, psychologique, d'encadrement en
éducateurs spécialisés, mais est ce qu'il arrive à couvrir les besoins des
personnes âgées marginalisées et laissées à l'abandon ? Certainement non, et
qu'il faudra en réaliser d'autres selon les besoins de chaque région. Le
constat est donc fait, il est celui de la nécessité pour l'Algérie d'introduire
le concept du vieillissement qui est, en fait un malheur auquel il faut faire
face, en tenant compte de l'accroissement du nombre des personnes âgées qui
interpelle. Les causes sont à trouver dans la structure de la population
algérienne, l'évolution de l'espérance de vie, l'amélioration des conditions de
vie et des revenus. Malheureusement pour les spécialistes, le pays ne possède
pas de politique à long terme pour ce qui est de la prise en charge réelle des
personnes âgées qui augmentent au fur et à mesure que le vieillissement de la
population prend de l'ampleur. Un déficit en matière des structures d'accueil
notamment spécialisées est très observé. Ce qui fait dire à la très distinguée
docteur et universitaire Mme Mezhoura Cheknoun Amarouche, que « la vieillesse
est une phase de l'existence ou la personne doit affronter le plus de
bouleversements, a défaut de la solidarité familiale, il faut que l'Etat offre
ses commodités, pour que cette frange vulnérable de la société vive mieux leur
vieillesse». Car pour un autre intervenant «Une société qui rejette ses vieux
est une société qui vieillit mal. Reconnaitre le rôle de la personne âgée
constitue aujourd'hui un enjeu pour favoriser la solidarité entre la génération
et promouvoir l'égalité d'accès au vieillissement réussi pour tous». En somme,
et en conclusion de ce symposium qui s'est tenu sur le rôle de sensibilisations
des services en charge des personnes âgées, c'est qu'une politique vieillesse
spécifique fait défaut dans le pays, et qu'il est temps de la mettre ne œuvre
avec des objectifs assignés et précis. Pour le moment les personnes âgées, du
moins pour les plus chanceuses bénéficient de la solidarité familiale qui reste
très active en leur prodiguant une aide matérielle, financière, et surtout
affective. Malheureusement, ce n'est pas le cas d'une multitude de personnes
âgées qui se retrouvent livrée à la rue et à la grâce des bienfaiteurs.