Plus de 2.000
personnes ont marché dans le calme, hier, à Tizi Ouzou, pour dénoncer la
répression de la marche avortée du 20 avril dernier devant célébrer le 34e
anniversaire du printemps berbère. En effet, à l'appel du Mouvement pour
l'autodétermination de la Kabylie (MAK), des partisans de cette organisation
ainsi que des militants de la cause identitaire ont pris part à la
manifestation, finalement tolérée par les autorités sans aucune présence
policière cette fois-ci. La marche a pris le départ du campus Hasnaoua de
l'université Mouloud Mammeri avant d'emprunter les rues Lamali et Abane Ramdane
et aboutir à la placette de l'ancienne mairie. Au coup d'envoi de la marche,
vers 11 heures, ils étaient des centaines avant que leurs rangs ne grossissent
au fur et à mesure que la manifestation progresse sur son itinéraire, puisque
de nombreux citoyens pas forcément partisans des thèses du MAK ont fini par
battre le pavé. L'absence de forces de l'ordre, signe de tolérance de la
manifestation, a encouragé ces citoyens à marcher pour dénoncer la répression
du 20 avril dernier dont avaient été victimes des jeunes et moins jeunes venus
rendre hommage à ceux qui étaient à l'origine des événements d'avril 80. Ils
ont tenu à être présents dans cette marche sans adhérer aux slogans des
«makistes» qui ont réussi leur manifestation sans le moindre incident. Ils ont
même dressé un cordon de sécurité devant la première Sûreté urbaine située sur
leur itinéraire de peur que les manifestants ne s'attaquent à cette structure
après les informations faisant état de l'implication d'un des fonctionnaires de
la police qui y exerce. Ils ont scandé des slogans et brandi des banderoles
avec leurs revendications habituelles. Ce n'est que peu avant 13 heures après
la prise de parole d'un représentant du MAK devant la placette de l'ancienne
mairie de Tizi Ouzou que la foule s'est dispersée dans le calme, laissant la
capitale du Djurdjura en particulier et la Kabylie en général reprendre son
souffle après une semaine très mouvementée et remplie d'appréhensions et de
folles rumeurs sur la tournure que pourrait prendre la manifestation d'hier.