Le wali d'Oran, M. Zâalane Abdelghani, a jugé nécessaire de soumettre à un examen «en interne» et en plénière, les propositions des différents secteurs, au titre du budget d'équipement de l'année 2015, avant de transmettre le dossier au ministère des Finances. Objectif de cette démarche : améliorer et rationaliser la nomenclature des opérations sollicitées en termes de priorité, par ordre d'importance, d'urgence et de concordance avec le plan général de développement de la collectivité. La réunion de l'Exécutif local, tenue hier matin, à l'hémicycle, a été sanctionnée, donc, par la finalisation d'un document fignolé, plus réaliste, et par conséquent «plus plaidable» pour les gestionnaires locaux, le 8 mai prochain, devant la direction générale du Budget (DGB), chacun dans le secteur qui le concerne. Ainsi, il a été procédé, dans certains cas, à un réaménagement partiel de l'ordre de priorités suggéré, initialement, par le responsable du secteur concerné en raison d'une «priorisation» mal étudiée, dans d'autres cas, à une suppression de propositions de projets «qui peuvent attendre» ou qui sont superflus -voire fantaisistes- et qui, de ce fait, épaississent et alourdissent, pour rien, un dossier censé être bien trié, pertinent et convainquant. «Voici, pour schématiser, la ligne de conduite à tenir pour tout responsable. Si on se trouve devant un dilemme entre un programme neuf et le parachèvement d'un ancien projet, il faut choisir le parachèvement. Il faut assainir, accomplir ce qu'on a. C'est la priorité. C'est aussi le mot d'ordre donné à l'équipe qui se déplacera à Alger, le 8 mai, et qui sera menée par notre SG. Ce sont là, même, l'esprit et la lettre de la note qui nous est parvenue de la DGF, objet de cette réunion, laquelle «priorise» l'achèvement des programmes déjà inscrits sur la consolidation des programmes par de nouvelles opérations».

Cette orientation est, sans doute, à l'origine de beaucoup de propositions formulées par presque tous les secteurs, portant sur une demande de réajustement de l'AP, c'est-à-dire une réévaluation (demande d'un avenant) du coût du projet estimé au départ, pour achever ou relancer des opérations en souffrance.

Dans le secteur de l'Environnement, il est question, dans le désordre, de la proposition de la réhabilitation et la mise en valeur du site de l'ancienne décharge publique d'El-Kerma (étude finalisée), de la réalisation deux déchèteries à Oran et Bir El-Djir, de l'actualisation du schéma directeur de wilaya pour la collecte d'ordures, de la réévaluation (réalisation et équipement) de la Maison de l'Environnement, le réajustement financier du projet du jardin citadin, notamment.

Le secteur de l'Hydraulique, quant à lui, propose au titre du budget qui sera alloué aux programmes de développement sectoriels, pour l'année 2015, l'inscription d'une opération de réalisation d'un réseau d'assainissement pour l'ensemble des localités de la daïra de Oued Tlélat, pour un coût estimatif de 600 millions de DA, une opération similaire pour la daïra de Gdyel, d'un même montant, un projet de protection de 3 centres urbains (El-Ançor, Tafraoui et Boufatis), pour 1,7 milliard de DA, la 3e tranche de l'opération de réhabilitation des ovoïdes qui concernera ceux du centre-ville d'Oran, pour une estimation de 600 millions de DA, l'achèvement de l'opération de protection de la zone inondable de Sidi Chahmi (en clair, la DHW d'Oran souhaite que les instances centrales dégagent le reste de l'enveloppe convenue, soit 30 milliards sur les 60), entre autres. S'agissant du secteur de la Jeunesse et des Sports, le wali n'a pas marché avec la feuille de route 2015 du DJS. «Je ne suis pas, tout à fait, d'accord avec vos choix. Il va falloir peut-être laisser pour une autre fois le projet de la salle omnisports d'Es Sénia, tout comme les deux autres salles de proximité. Quand bien même nous savons, pertinemment, que le sport, ce n'est pas, seulement, le foot, il n'empêche pas que ce sont les stades et les aires de jeux qui ont un impact avéré. La plupart de nos salles, y compris les neuves, sont, anormalement, fermées au public, et donc inexploitées. C'est un problème de gestion à la base. La priorité, pour 2015, la voici : la réalisation de 26 aires de jeux, la réhabilitation d'au moins 3 stades municipaux. En revanche, les communes ayant des équipes qui évoluent en classes honneur ou pré-honneur, par exemple, doivent mettre la main à la poche pour retaper, un tant soit peu, leurs stades. Pour ce genre d'actions, il faut se prendre en charge et ne pas compter que sur les PSD et les PCD», répliquera le wali au DJS, à qui il a demandé de revoir ses copies. La directrice de la Culture, pour sa part, a proposé au titre du budget 2015, pas moins de 11 opérations, entre programmes neufs et demandes d'inscription des réalisations dont les études sont déjà couvertes, financièrement. Il s'agit de la reconstitution de la porte de Caravansérail, la réalisation d'une Maison de la Culture, la réalisation d'un circuit culturel, la réhabilitation du Théâtre régional Abdelkader Alloula, l'étude pour la réalisation d'une grande salle de spectacles, l'étude pour la restauration de 4 salles de cinéma, l'étude pour la restauration et mesures d'urgence de la Casbah d'Oran (vieux Château), notamment. Il est à noter que cette démarche a pour finalité l'élaboration de la loi de Finances 2015, année qui verra l'élaboration d'un budget avec approche résultat, donc avec plus de précisions, dans le cadre des réformes budgétaires. Il s'agira de passer d'un budget de «moyens» à un budget de «réalisations», soit de «résultats», à travers la mise en place de mécanismes nouveaux et de priorités de secteurs d'activités par rapport à d'autres, dans le cadre de la réforme budgétaire qui sera entamée en 2015.