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Le secrétaire général du FLN, Amar Saadani, veut, semble-t-il, calmer le
jeu en évitant hier d'attaquer quiconque comme il avait l'habitude de le faire
avant l'élection présidentielle. «C'est le cessez-le-feu», a-t-il déclaré
lorsqu'il a été interrogé sur sa position sur le DRS après cette élection
présidentielle. Il n'en dira pas plus mais il semblerait clairement que la
«guerre de tranchées» qu'il avait provoquée en tirant à boulets rouges, il y a
quelques mois, sur le patron des services de renseignements, Mohamed Mediene,
est bel et bien terminée.
Amar Saadani, qui s'exprimait à l'occasion d'une conférence de presse organisée au siège de son parti à Alger, ira encore plus loin en invitant tous les partis politiques et l'opposition à une sorte de «contrat national» dans la perspective de réformer ensemble la Constitution. «Ce qui nous unit est plus important», a-t-il clamé en affichant cependant clairement son opposition à une «période de transition» telle que souhaitée par une partie de la classe politique. «Les islamistes qui refusaient par le passé cette transition veulent nous l'imposer maintenant», a tonné le secrétaire général du FLN pour qui l'agenda de certains mouvements -citant nommément Barakat- est aujourd'hui tombé à l'eau après l'élection présidentielle. Plus ironique, le responsable du FLN dira que «les islamistes n'ont pas la santé nécessaire pour faire face à Bouteflika». Pour Saadani, la Constitution actuelle sied parfaitement au FLN mais son parti veut, explique-t-il, associer l'opposition dans l'avenir de ce pays. Amar Saadani ne cache pas, par ailleurs, ses ambitions. Pour lui, dans la nouvelle Constitution, il appartient à la majorité de gouverner comme cela, dit-il, est le cas dans tous les pays démocratiques. Tout en écartant un quelconque «différend» avec le directeur de campagne de Bouteflika, Abdelmalek Sellal, le conférencier a plaidé hier pour une «période de sérénité» loin des hostilités et des accusations. Pour ce qui est des accusations de fraude formulées par certains candidats, notamment Ali Benflis, le SG du FLN affirme que le scrutin s'est déroulé dans la transparence absolue. «Ceux qui parlent de fraude veulent masquer leur échec», a déclaré Saadani en soulignant mordicus que le peuple a définitivement tranché en faveur de Bouteflika. Pour lui, en votant pour un 4ème mandat, les citoyens, conscients des enjeux géostratégiques, ont exprimé leur vœu de continuer à vivre dans la paix et la stabilité. Interrogé sur les accusations de transfert de 300 millions d'euros dans un compte en France, Amar Saadani nie en bloc cela et dira qu'il est prêt à payer les billets d'avion à n'importe quel journaliste pour aller enquêter sur place. «Si vous me ramenez ce fameux numéro de compte, je vous donnerai ces 300 millions d'euros», a-t-il ironisé, le sourire en coin. En tous les cas, une chose est certaine, le comportement de Amar Saadani avant et après l'élection présidentielle a complètement changé. L'homme a voulu hier donner l'image d'un homme responsable de ses déclarations comme s'il se préparait à une nouvelle destinée et cela tout le monde l'aura remarqué lors de la conférence de presse. |
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