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«Est-ce que nous
sommes des Algériens ?» interrogeait une large banderole que des jeunes de
Metlili ont déployée hier à la face du staff
de campagne du candidat Bouteflika venu pour animer un meeting mais a fait face à une terrible hostilité. Metlili a vu hier de jeunes Chaâmbis s'emballer pour tenter de barrer la route au cortège qui amenait Sellal vers la salle omnisports pour animer un meeting électoral. Il est descendu pour leur parler. Ils étaient tous en colère. Une fois le cortège parti, les jeunes manifestants se sont tournés vers la presse pour la traiter de tous les noms. «Chiata, Hrak, Bouteflika dégage. Non au 4e mandat !» Ils lanceront aussi «Allah Akbar, malikia (malékites).» Personne ne saura exactement pourquoi ce groupe de jeunes qui n'était pas important a exprimé son hostilité à Sellal et à la presse. Chacun y va de son commentaire. «Ils en veulent à Sellal parce qu'il a ramené avec lui deux Mozabites», nous disent certains. D'autres pensent que «c'est juste pour semer la pagaille». Sellal a tenu quand même son meeting même s'il l'a fait devant une assistance éparse. Il fera de nombreuses promesses aux jeunes pour ce qui est de l'emploi et de la formation. «Ayez confiance en nous, nous serons au rendez-vous», leur dit-il. Il a avoué que les difficultés sont importantes. «Il y a aussi des dérives qui risquent de nous emmener loin», a-t-il affirmé. «Je suis venu pour assurer que nous prônons une politique d'ouverture, de dialogue avec tous les citoyens, je vous assure qu'après les élections, si Bouteflika est élu, et après la constitution du gouvernement, je reviendrais autant de fois qu'il faudra dans cette région, jusqu'à ce que je résous le problème définitivement parce que nous sommes un peuple uni et une seule Nation». Il rassure que «nous réglerons le problème sans démagogie, sans mensonge». Il corrigera «si Dieu le veut et si je reste avec vous». Sellal dénoncera «Enamima, el fitna, n'écoutez pas ceux qui veulent diviser le pays, vous êtes des hommes libres, écoutez ce que vous dit Bouteflika, il trouvera la solution à vos problèmes et prendra toutes les mesures pour que la paix, la sécurité et le développement soient définitivement assurés». Il reste convaincu que «rien ne divise les Algériens, certes, il y a des problèmes économiques et sociaux mais Bouteflika a une politique forte pour les résoudre». Il fera la promesse de faire construire un hôpital dans la région. Il dira encore aux Chaâmbis, «vous êtes libres, vous avez des sages, vous avez de grands hommes, une élite forte». Il leur promet encore «on reviendra pour instaurer la paix et la sérénité». Il leur recommande «faites attention à l'unité nationale et à la stabilité, c'est la clé de l'espoir et de l'avenir». Metlili, ou le fâcheux épisode de Béjaïa Le meeting de Metlili a duré à peine dix minutes. Il faut reconnaître que le climat dehors n'était pas à la sérénité. En effet, le cortège de Sellal sera empêché de quitter le quartier où se trouvait la salle. Des jeunes en colère tentent de lui barrer la route, des jets de pierre, des insultes et des banderoles dont une disait «les Chaâmbis boycotteront les élections». Mais avant qu'il ne sorte de la salle, une femme lui dit que «Bouteflika gagnera sans problème, rassurez-vous, la population de Ghardaïa est avec lui». Il sort de la salle avec le sourire. «Où était l'Etat quand les gens s'entretuaient», lui lance un jeune de loin? Fort déploiement des services de sécurité. La voiture de Sellal s'ébranlera à toute vitesse suivie de celles transportant son staff. Les journalistes, eux, seront assiégés. Ils ont été pourchassés jusqu'à ce qu'ils regagnent la salle, encadrés par les brigades antiémeutes et les gendarmes. Le fâcheux épisode de Béjaïa s'est répété. Les journalistes ont été mis dans une arrière-salle pour être évacués par la sortie de secours mais cette fois-ci les services de sécurité ont pu ramener les bus. Sellal était descendu plus loin et attendait à ce que les bus des journalistes le rejoignent pour que le cortège démarre vers Beni Yezguene à 40 km de Metlili. «Nous demandons à l'Etat de punir les criminels» Deuxième halte donc de Sellal dans la wilaya de Ghardaïa, un meeting en plein cœur de Beni Yezguene la mozabite. Il l'a tenu dans la maison de âachiret Ath Ba M'Hamed dans le quartier historique d'El Marcid. La salle est un lieu où, nous disent des jeunes, se réunissent les notables pour se concerter et où sont organisés des mariages collectifs. L'organisation du meeting de Sellal était impeccable. Les Mozabites veillaient au grain pour contrer toute tentative de perturbation ou chahut. Ils seront près de 800 personnes à scander des slogans en faveur de Bouteflika. A Beni Yezguene, les soutiens de Bouteflika présents dans la salle ont entonné Kassamen en chœur. «Bou-te-fli-ka, allez, allez, allez !», chantaient-ils. «Ahl El M'Zab echouhada», criaient-ils encore. Entre autres propos de Sellal, «nous sommes tous des musulmans, nous parlons tous arabe et tamazight». Avant lui, un notable avait déclaré qu' «on reçoit aujourd'hui un frère que nous aimons et qui nous aime. (?), nous avons vécu une période difficile, nous avons eu des morts, des blessés, des familles dispersées, des biens et commerces saccagés, nous rendons hommage aux institutions de l'Etat avec à leur tête la gendarmerie, à tous ceux qui ont déployé des efforts pour mettre fin à cette tragédie.» Il continue «nous demandons à l'Etat de punir les criminels dans le cadre des lois de la République». Sellal promettra aux Mozabites «Inchallah, bientôt tout sera fini». Après cet accueil chaleureux, les Mozabites ont convié la délégation de Sellal à un déjeuner à Daïa, à 20 km de Beni Yezguene. Dans l'après-midi, le directeur de campagne de Bouteflika a survolé 300 km pour atterrir à El Menea où il a animé son 3èmemeeting de la journée. Une des revendications de la population que El Menea bénéficie du statut de wilaya. Aujourd'hui, Sellal sera à Tiaret et Frenda. |
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