«12 ans d'attente,
ça use son bonhomme jusqu'à l'os !», s'est lamenté le président de
l'association ?'Izdihar'', L. Toufik, représentant les souscripteurs aux 52
logements LSP, dont le chantier a été lancé en 2002 à l'UV n° 5 (nouvelle ville
Ali Mendjeli) et traîne toujours en lenteur de nos jours. «Nous sommes fatigués
de courir derrière ces logements qui ont transformé notre vie en cauchemar. Les
souscripteurs vivent aussi dans une situation très pénible sur le plan
financier, car ils s'acquittent mensuellement des loyers très forts des
logements loués auprès de particuliers d'une part, et d'autre part ils font
l'objet de retenues à la source pour le règlement des intérêts bancaires, nous
a encore indiqué notre interlocuteur. C'est que les souscripteurs ont tout
réglé au promoteur, leur quote-part financière, le crédit bancaire acquis et
même l'aide CNL a été débloquér. «Le montage financier est au point, mais la
réalisation du projet ne suit pas la logique», relève M. L. Toufik.
Actuellement, le taux de réalisation atteint les 70 % pour la moitié des
logements, et pour la seconde moitié, le taux en question n'est qu'à 20 %. Et,
ce qui provoque plus encore le courroux des souscripteurs, c'est cette marche
au ralenti des travaux sur le chantier. «Malheureusement, c'est avec un
personnel très réduit que le chantier active, adoptant un rythme très lent,
sans matériels et sans aucune plaque sur les lieux qui pourrait renseigner sur
la date de démarrage des travaux et le délai de réalisation», indiquera-t-il,
tout en signalant que la majorité des souscripteurs se trouvent en possession
des actes notariés (contrat de vente sur plan). «Nous sommes dans nos droits,
nous exigeons la remise des clefs de nos appartements dans les plus brefs
délais», lance M. L. Toufik.
Contacté par nos
soins, le promoteur en charge du projet des 52 logements LSP, M. Lakhdar Sahli,
a d'emblée affiché son étonnement vis-à-vis de la revendication des
souscripteurs. «Nous avons un contrat qui indique clairement que la réalisation
d'une partie des logements est fixée au mois de décembre 2014, et la seconde
moitié pour le mois de mai 2015, pourquoi alors ces gesticulations avant même
l'arrivée à terme des délais en question ?», s'est-il interrogé. Quoi qu'il en
soit, il affirmera pour sa part que le taux d'avancement des travaux a atteint
90 % pour le premier bloc de 26 logements, et près de 40 % pour le second bloc,
non sans préciser aussi qu'il a obtenu le permis de construire en 2007 à
l'issue d'une harassante procédure judiciaire pour obtenir l'acte en lui-même.
Car, dira-t-il, les souscripteurs concernés étaient au départ, en 2002,
inscrits dans une coopérative dont ils étaient membres, et c'est auprès de
cette coopérative qu'ils ont versé le premier apport de 37 millions, chose qui
a entraîné des difficultés énormes pour le transfert de cet argent, dont une
partie importante demeure en suspens jusqu'à aujourd'hui. «Je vous assure que
j'ai engagé tout ce que je pouvais pour aider les souscripteurs, j'ai été
jusqu'à leur régler les droits pour dégager les prêts auprès de la CNEP, qui
s'élèvent à près de 2 millions de centimes par personne, tout cela afin
d'activer les travaux, et nous sommes toujours à leur écoute, alors je ne
comprends toujours pas leur attitude ingrate à mon égard». Aussi, M. Lakhdar
Sahli nous a affirmé qu'il n'a reçu que près de 60 % de l'aide CNL, et non la
totalité comme le prétendent les souscripteurs. Estimant en conclusion que «les
souscripteurs ressentent certainement le poids des années entre 2002 et 2007,
lorsqu'ils étaient regroupés dans une coopérative avec laquelle je n'ai rien à
voir, et qu'en aucun cas il ne faut m'associer à cette longue attente».