Le TGV algérien
n'est plus une lubie de l'esprit mais bientôt une réalité, à en croire l'Agence
nationale d'études et de suivi de la réalisation des investissements
ferroviaires (Anesrif). En effet, selon son directeur général, Azzeddine Fridi,
dans une déclaration accordée à l'APS, les études préliminaires pour la mise en
place d'un train à grande vitesse (TGV) dans la rocade nord ont été lancées
récemment. Des études qui ont été annoncées en septembre 2012 par Djamel
Bahidji, directeur technique et d'études à l'Anesrif qui avait déclaré à
l'époque que «nous avons récemment lancé la première phase de ce projet, à
savoir les études préliminaires et d'identification qui seront achevées d'ici
un an. Une fois cette phase terminée, nous amorcerons la deuxième qui consiste
en l'identification des grands couloirs de la ligne TGV», avait-t-il expliqué
en insistant sur la phase études dont dépend, selon lui, le vaste programme des
nouvelles lignes ferroviaires qui s'étendra sur 10.000 km. Pour le DG de
l'Agence, ces études «vont déterminer le passage du TGV, soit à côté de la
ligne ferroviaire actuelle ou bien en parallèle, mais un peu loin». Ce TGV,
version autoroute Est-Ouest, qui verra le jour en 2025 selon les prévisions les
plus optimistes, doit passer par des études conformément aux «normes
internationales et les nouvelles orientations de la Caisse nationale des
études», avait ajouté M. Bahidji. Parmi les projets inscrits dans le cadre de
ce programme, la modernisation et les rectifications relatives à la vitesse, à
la sécurité et au confort de tronçons au niveau de la rocade nord qui s'étend
de la frontière tunisienne jusqu'à la frontière marocaine. Depuis sa prise de
fonction au ministère des Transports, le nouveau ministre, Amar Ghoul, a
insisté à plusieurs reprises sur la nécessité d'encourager le recours au
transport ferroviaire pour désengorger les routes algériennes sur lesquelles on
prévoit, à l'horizon 2025, 20 millions de véhicules contre 8 millions
actuellement, selon les statistiques du ministère des Transports. Ainsi, plusieurs
projets de création de nouvelles lignes, de modernisation et de dédoublement
des lignes existantes ont été lancés pour atteindre à moyen terme 12.500 km de
lignes de chemin de fer contre près de 4.500 km actuellement, dont 6.000 km
sont en cours de réalisation, selon M. Fridi. Pour cette rocade nord, longue de
1.200 km, l'Anesrif prévoit des travaux de dédoublement, de modernisation,
d'électrification des lignes ferroviaires ainsi que des projets de raccordement
des ports aux ports secs pour assurer le transport des marchandises via le
rail. Quant à la rocade des Hauts-Plateaux qui devrait atteindre à terme
quelque 1.160 km, elle s'étend de Tébessa vers Sidi Bel-Abbès, a expliqué M.
Fridi. Un projet qui a pour premiers objectifs le désenclavement des villes des
Hauts-Plateaux et une meilleure exploitation économique de la région. Selon le
DG de l'Anesrif, les travaux de réalisation des tronçons restants, de M'sila
vers Sidi Bel-Abbès via Tissemsilt, Tiaret et Saïda, sont en bonne voie.
D'autres projets ferroviaires sont également programmés dans le sud du pays sur
une distance de près de 3.400 km afin de désenclaver des villes limitrophes des
champs pétroliers et gaziers, tributaires de la route, à l'exemple des axes
«Ouargla/Ghardaïa/Laghouat/Hassi Messaoud» sur 425 km ou encore«
Ghardaïa/Menéa/Adrar/Sidi Bel-Abbès/Bechar», «Menéa/Aïn-Salah» et
«Bechar/Tindouf/Ghar-Jbilet», actuellement en étude ainsi que la ligne
«Laghouat/Djelfa», en cours de réalisation.