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Projets en souffrance : Oran veut rectifier le tir

par Houari Saaïdia

N'étant pas bien cotée -loin de là- en matière de concrétisations des marchés, la commune d'Oran veut corriger ses « défauts ». C'est, en tout cas, la volonté exprimée, en ce sens, par le président de cette APC, M. Boukhatem Noureddine, lors d'une récente réunion, tenue dans son cabinet, qui « ne se voulait pas un procès des uns ou des autres », mais une « autocritique collective ». Se dire les quatre vérités, en se regardant les yeux dans les yeux. C'est avec cet esprit que les responsables convoqués à la table-ronde devaient s'entretenir. Et, il est vrai, les participants ont dit les choses crûment, mis sur le tapis les sujets qui fâchent, se sont remis en cause, mutuellement, faisant ainsi rupture avec les traditionnels échanges de politesse et autres discours creux et improductifs. Ont pris part à cette rencontre, qui intervenait sur fond d'un constat peu reluisant, formulé par le wali, à l'endroit de la commune du chef-lieu, à l'occasion d'une rencontre d'évaluation de l'avancement des programmes (sectoriels et PCD), au titre du budget de wilaya 2014, notifiés aux collectivités locales début janvier, le maire, le secrétaire général, les directeurs des divisions techniques, en l'occurrence les divisions de l'Urbanisme et Planification (DUP), de la Voirie et Circulation (DVC), de l'Hygiènes et l'Assainissement (DHA), des Travaux neufs et maintenance (DTNM ), des Moyens et matériels généraux (DMMG ), de la Protection de l'environnement (DPE), des Activités économiques (DAE), des Affaire sociales (DAS), de la Culture (DAC), des Sports, ainsi que les directeurs des divisions administratives : des Finances, des Ressources humaines, du Règlement général et de l'Administration des biens de la commune, de l'état civil. La contrôleuse financière (CF) a, pour sa part, répondu favorablement à l'invitation du maire. Pas besoin de sortir de Saint-Cyr pour comprendre la raison de l'invitation de la CF, à cette réunion, qui avait pour but de localiser à quels niveaux « ça traîne » ou « ça coince » , carrément dans le circuit de passation de marchés publics, toutes opérations comprises : réalisation de travaux, acquisition de fournitures, réalisation d'études, prestations de services. Or, il s'est avéré d'après la discussion engagée à bâtons rompus entre la CF, les membres de la commission des marchés, le financier de la commune et les directeurs de divisions, sur les opérations « en souffrance », que, dans bon nombre de cas, les causes sont liées à une méconnaissance des services contractants des lois et des textes réglementaires en vigueur, en relation avec les marchés publics, accentuée, parfois, par « l'inertie » de certains responsables, chefs de service ou simples agents et par un manque de coordination et de travail intersectoriel. Et là, au niveau de cette collectivité plus que toute autre administration publique de la wilaya d'Oran, le leitmotiv du « cahier des charges » revient en boucle comme un vrai-faux prétexte de retard, au point où la CF a dû donner conseil : « je vous recommande de vous inspirer d'un cahier de charges-type. Il y en a, vous savez, il suffit d'aller le prendre, ainsi, on évitera les délais longs et les rejets fréquents des cahiers de charges non conformes ». La liste des projets à l'indicatif de la commune d'Oran, couverts financièrement mais qui sommeillent dans les tiroirs est si longue, au point où l'ordre du jour de la réunion -qui a pris quatre bonnes heures, pourtant- n'a pas permis de les énumérer tous. En voici donc, dans le désordre, un résumé du résumé : l'extension du Théâtre de verdure, la pénétrante de Delmonte, la 2e tranche de l'aménagement de l'esplanade de Sidi M'hamed, la réhabilitation des annexes administratives, le marché d'El-Barki, l'aménagement de certaines cités, la restauration de la salle de cinéma ?Marhaba', le Conservatoire municipal, l'entretien d'un nombre de marchés couverts ainsi que les abattoirs municipaux, l'acquisition de matériel roulant et des voitures de service, l'acquisition de la tenue pour les travailleurs, entre autres. Afin de remédier à cet état de fait, une batterie de mesures sera annoncée, dans les prochains jours, a fait savoir, à la fin de la réunion, le maire d'Oran, M. Boukhatem, qui a, par ailleurs, attiré l'attention de ses collaborateurs sur le fait que « la commune d'Oran est absente dans plusieurs commissions de wilaya ». Parmi ces dispositions, le P/APC a levé le voile sur un « grand mouvement » au sein de plusieurs départements qui sera opéré, incessamment, non sans faire remarquer que « les autres parlent d'opérations en souffrance à cause d'un manque de sources de financement, tandis que chez-nous, il s'agit plutôt d'opérations sur-financées en souffrance».