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Lutte contre le
terrorisme, la sécurisation du Sahel, la coopération économique, les questions
politiques bilatérales et régionales seront, en gros, les thèmes les plus
importants qui sont au menu de la visite de 48 heures, en Algérie, du
secrétaire d'Etat américain John Kerry.
Abdelaziz Cherif Benali, porte- parole du ministère des Affai- res étrangères, a précisé, hier, mercredi, à la Radio nationale que cette visite de Kerry en Algérie, la première qu'il effectue, après un report, en 2013, pour «des raisons de calendrier», sera axée sur le dossier sécuritaire avec son volet global de la lutte contre le terrorisme, dans la région sahelo-saharienne. Mais, auparavant, il a estimé que cette visite «est un rendez-vous normal» dans les relations qu'entretiennent les deux partenaires. «Il ne faut pas réduire cette visite (de Kerry) à la dimension sécuritaire», a-t-il prévenu, lors de cette émission, estimant qu'elle (la visite en Algérie) «ne s'articulera pas, uniquement, autour des questions sécuritaires, mais elle s'intéressera, aussi, à la coopération économique, commerciale et politique». Il précise: «il n'y a aucune raison pour confiner la relation bilatérale, entre l'Algérie et les Etats-Unis d'Amérique, à un seul aspect, à savoir la question sécuritaire», même si «cette question est axiale et occupera une bonne place, lors des entretiens entre MM. Kerry et Ramtane Lamamra et les membres des délégations». Pour autant, d'autres dossiers chauds seront au menu des entretiens, entre les délégations des deux pays et des deux chefs de la diplomatie algérienne et américaine. Sur la table de ces entretiens il y aura, surtout, la tenue de la seconde session du dialogue stratégique, institué entre l'Algérie et les Etats-Unis, prévue mercredi et jeudi, et sera co-présidée par les chefs de la diplomatie des deux pays, avec plusieurs questions inscrites à l'ordre du jour. Cette session se déroule, a-t-il dit, sous forme de discussions entre des groupes de travail, qui seront mis en place pour aborder différentes thématiques de coopération. Il y aura, ainsi, un groupe de travail sur les questions politiques, un atelier de travail sur la coopération sécuritaire et lutte contre le terrorisme, un atelier de travail, également, sur la coopération économique et commerciale. «Ces groupes de travail vont présenter leurs conclusions aux deux ministres», indique le porte-parole du MAE, selon lequel «cette visite va nous permettre d'élargir la coopération économique à d'autres domaines, autres que les hydrocarbures». Exporter la stabilité Sur la sécurité régionale et les entretiens de Kerry à Alger, Cherif Benali n'a pas caché que l'Algérie travaille en profondeur et avec une grande discrétion, avec les pays de la région sahélienne, à leur sécurité et celle de la région, et au-delà. «L'Algérie est le premier pays à avoir tiré la sonnette d'alarme. Nous essayons d'arranger les choses, peser, de tout notre poids, dans le cadre des formats de coopération, de dialogue et de concertation avec les Américains, comme avec d'autres partenaires européens. La situation, dans cette région, intéresse le reste du monde, nous essayons donc, de coordonner nos efforts pour aider les pays fragilisés pour qu'ils puissent retrouver la sérénité et la stabilité», explique Cherif Benali. En outre, il a affirmé que «nous oeuvrons pour être des exportateurs de stabilité, car notre stabilité est le meilleur garant de toute la région maghrébine, sahélo-saharienne et même méditerranéenne». Pour autant, il reconnaît, sur la base du malheureux épisode de Tiguentourine, que «l'Algérie n'est pas à l'abri des menaces terroristes car le pays est entouré de points de tension qui peuvent dégénérer, à tout moment». L'Algérie est reconnue comme étant un pays pivot, dans la région, a-t-il dit, et à ce titre, «nous ne pouvons tourner le dos à la situation dans les pays avec lesquels nous avons une frontière. Nous allons peser de tout notre poids par le dialogue sur ces questions de sécurité, dans la région, car cela intéresse le reste du monde. Nous essayons de coordonner nos efforts avec notre partenaire américain pour aider ces pays fragilisés», a-t-il encore expliqué s'agissant de la coopération algéro-américaine, dans les questions de conflits au Sahel, avant de relever que ce dossier sera «une question centrale, lors de cette visite de Kerry, à Alger». Sur le Sahara Occidental, Benali Cherif a confirmé que les entretiens de Kerry, à Alger, porteront sur ce dossier, d'autant que le diplomate américain, selon lui, est de ceux qui préconisent un règlement définitif de cette question de décolonisation, en Afrique par la voie démocratique et le retour de la parole aux Sahraouis. «Nous allons, bien entendu, examiner les voies et moyens à même de nous permettre d'aller un peu plus vite, sur la voie de recherche d'une solution définitive et juste, à ce conflit, qui a trop duré», a-t-il souligné. Sur la visite de l'Emir de Qatar, à Alger, qui coïncide avec celle de Kerry, le porte-parole du MAE a confirmé, également, qu'elle est importante pour les deux pays, d'autant que l'Algérie est un partenaire privilégié du Qatar, dans plusieurs domaines, dont la coopération économique, mais également politique. Le dossier syrien, l'Egypte, et les soubresauts actuels dans le monde arabe seront au menu des entretiens algéro-qataris, à Alger, a-t-il souligné, avant de rappeler que dans le dossier syrien, le temps a donné raison à l'Algérie, puisque c'est l'option du dialogue qui est, actuellement, privilégiée pour régler ce dossier. «Tout le monde est revenu à une position plus réfléchie, le dialogue, que nous avons préconisé, au début», a précisé, encore, Benali Cherif. Enfin sur la prochaine élection présidentielle, il a relevé que la visite de M. Kerry permettra à l'Algérie de «mettre en évidence tous les efforts déployés pour organiser une élection présidentielle transparente et juste». |
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